Mara avait de plus en plus de mal à courir ou à se battre. Elle avait certes eu le bon réflexe d’aller aux cuisines prendre de l’eau et des cookies, en plus de quelques couteaux, dès qu’elle avait vu les premiers zombies, mais les gateaux n’avaient pas tenus très longtemps, ceux qu’elle n’avait pas mangé pourrissant la première nuit. Il lui restait heureusement de l’eau, qu’elle transportait dans un petit sac à dos. Mais la ressource qui manquait le plus à Mara, c’était le sommeil. L’état de fuite constant l’épuisait, et elle n’osait prendre que de très rares siestes coutres. La nuit elle peinait à trouver un endroit à la fois sûr et inoccupé. Elle s’inquiétait beaucoup pour Taylor aussi. Pas qu’elle ne faisait pas confiance à celle-ci pour survivre, mais en cinque jours, elles auraient quand même dût se croiser

Mara vagabondait dans les rues quand elle apperçut un groupe de zombies avançant dans sa direction. S’ils avaient été trois ou quatre, elle les aurait volontiers combatus, mais ils étaient six et elle n’était plus en état. Elle lança un des derniers couteaux récupérés à la cuisine dans le crâne de l’un d’eux, qui s’effondra, puis partit en courant.

Elle percuta soudain Taylor, qui l’entraina dans une maison heureusement vide. Elle se tourna vers sa binôme, et soupira.

- Ne refait plus jamais ça.

Puis, plus doucement:

- Merci

Mara se laissa tomber à côté de Taylor. Elle fut d’abord surprise par l’étreinte de celle-ci, puis se détendit en se disant qu’elles en avait toutes les deux besoin. Ça faisait du bien, un peu de chaleur humaine, après tous ces combats et ces zombies. Elles se blottirent l’une contre l’autre un moment avant de se séparer à contre coeur. Elles devaient établir un plan pour la suite des événements.

Elles commencèrent par parler un petit peu des circonstances dans lesquelles elles avaient passé les derniers jours, puis réfléchirent à ce qu’elles allaient faire ensuite. Il fallait qu’elles survivent encore deux jours. Elles avaient assez d’eau, mais il allait falloir trouver de quoi manger. A elles deux, elles devraient par contre pouvoir instaurer des tours de garde et dormir convenablement. Elles parlèrent aussi d’à quel point le Fou était... fou, et de comment il avait bien pu créer une armée de zombies.

A plusieurs moments, elles firent des pauses dans leurs réflexions pour parler de sujets qui pouvaient sembler futiles et sans importance, mais qui avaient pour mérite de détendre l’atmosphère et de leur faire oublier le temps de quelques phrases que des zombies pouvaient à tout moment tenter d’ouvrir la porte de la maison dans laquelle elles s’étaient réfugiées.

Au bout d’un moment, Mara posa à haute voix la question qu’elles évitaient depuis leurs retrouvailles.

- Tu pense qu’on va réussir à survivre ?

Mara se leva d'un bond, presque trop vite, et couru jusque Taylor. Elle vérifia rapidement que celle-ci respirait encore, et que ses autres signes vitaux étaient stables. On ne sait jamais. Sa binôme avait clairement besoin de sucre, et de nourriture en général.
Mara était réellement inquiète pour son amie. Elle avait l'air ma en point. Elle retourna Taylor sur le dos, et lui donna une bonne paire de claques pour la réveiller. Elle lui dit qu'elle allait aller chercher à manger, puis sortit.

Elle se balada quelques minutes dans la rue sans croiser personne. Elle n'avait pas de destination précise. Elle espérait à peu près trouver de la nourriture au milieu de la route.
Elle décida de rentrer dans des maisons aléatoirement et de fouiller les cuisines. Elle était dans le quartier bourge après tout.

Au bout de la quatrième maison, elle avait de quoi faire un repas correcte pour elles deux. Elle rentra dans leur refuge, marchant lentement. Elle se sentait de plus en plus fatiguée. Elle se promit de donner à manger à Taylor, puis de se reposer un peu. Elle ouvrit la porte de leur "maison", entra et se pencha au dessus de sa binôme. Celle ci n'avait pas bougé depuis qu'elle était partie, mais semblait consciente. Elle lui donna tous les cookies qu'elle avait trouvé pour lui redonner des forces.

- Tu m'as dit qu'on allait survivre. Essaie de tenir ta promesse, au moins de ton côté. dit elle avant de lui tendre de la soupe en brique.

Mara était dans la cuisine, et réchauffait la soupe et des diverses boites de conserve. Elle avait décidé avec Taylor de s'établir et de manger dans le salon, qui était à côté de l'entrée et de la cuisine.

- Ne t'inquiète pas. Tu n'es pas la seule à avoir faim, tu sais. Je finis de réchauffer tes portions, et je m'occupe de moi. dit-elle en passant sa tête par l’entrebâillement de la porte qui menait sur le salon.

Elle avait décidé de d'abord donner à manger à Taylor, qui avait l'air d'en avoir plus besoin qu'elle, et qu'elle s'occupait d'elle après. Quand elle apporta sa soupe à sa binôme, elle vit avec soulagement que celle-ci reprenait rapidement des couleurs.

Elle était retournée dans la cuisine pour préparer sa nourriture quand elle entendit la personne qui toqua sur la porte de la maison dans laquelle elles s'étaient réfugiées. Enfin, toquer restait un bien grand mot. La personne s'était plus jetée sur la porte.

Mara se tourna lentement vers Taylor, lui demandant silencieusement d'aller ouvrir la porte à sa place. Elle se sentait encore très faible, et n'avait pas encore mangé, contrairement à Taylor, qui avait bien meilleure mine que quelques minutes plus tôt.

Mara haussa imperceptiblement les sourcils. Ce Sébastien lui tapait déjà sur les nerf, et il n’était pas exactement le genre de problème dont elle voulait devoir s’occuper en ce moment précis. Elle décida de faire comme s’il ne l’avait pas appelée “ma mignone”

- Je suis Mara. Et voici Taylor dit-elle en pointant sa binôme, qu’il avait jusque là ignoré.

Sur ce, elle retourna dans la cuisine pour manger. Elle fit aussi vite qu’elle put, peu désireuse de laisser Taylor seule avec Sébastien. Pas qu’elle ne pense pas qu’elle pourrait se défendre, au contraire. Elle ne voulait pas que l’inconnu perde un bras à cause d’une simple blague un peu lourde. Elle entendit tout de même :

- Alors comme ça, Félix... je peux t’appeler Félix non ? Tu es un chat. Donc Félix, tu chasses les souris ? Et si oui, tu les manges ? Je me suis toujours demandé si les matous ça mange vraiment les souris que ça attrape. Ça a bon goût ? Un peu comme de la viande crue, non ? J’en étais sûr ! Et alors, c’est nourrissant les rats ? Il t’en faut combien par jour pour te nourrir ?

Il avait parlé sans discontinuer ou laisser à Taylor le temps de placer une phrase. Mara voyait déjà le moment où sa binôme allait vraiment s’énerver. Elle se dépêcha donc de finir de manger et de retourner dans le salon.

Quand elle apparut dans l’encadrement de la porte, Sébastien poussa un soupire.

- Ah, tu es de retour ma mignonne. Ton ami le gros matou m’expliquait comment elle trucidait des rats pour son petit déjeuner. Il regarda autour de lui, et son sourire s’élargit tout à coup. Il n’y a que deux fauteuils, quel dommage ! Tu veux t’asseoir sur mes genoux ?

Elle le foudroya du regard et s’assit par terre. Elle croisa le regard de Taylor.

- Bonne nouvelle, on sait maintenant que plusieurs maisons du quartier sont ouvertes. Les riches ont du fuir pour la semaine en voyant les zombis. Même s’il n’y a rien dans la cuisine de celle ci, en fouillant un peu dans les alentours, se nourrir ne devrait plus être un problème.

Elle avait parlé en regardant intentionnellement Taylor dans les yeux, comme si Sébastien n’était pas là.

- Vous avez à manger ? Yes ! Je crève la dalle ! Il commença à se redresser, puis se laissa tomber à nouveau dans son fauteuil. L’une de vous deux veut bien aller me chercher la nourriture ? J’ai la flemme de me lever.

Mara se recroquevilla imperceptiblement quand Taylor attrapa Sébastien par le col et le souleva. Elle avait déjà vu sa binôme en colère, mais rarement à ce point, ou même jamais. Le stress de l'invasion ne devait pas aider. Ses oreilles étaient couchées sur sa tête en signe d'agressivité, et même si Mara la connaissait bien, elle recula instinctivement.

En tout cas Sébastien l'avait cherché. Bien fait pour lui. Mara ressentait une certaine satisfaction à ce que son binôme lui ai donné une bonne leçon, même si elle aurait bien aimé le faire elle-même.

Quand Taylor lui demanda si elle voulait qu'elle aille chercher des provisions supplémentaires, Mara fronça les sourcils. C'est vrai que l'idée de manger autre chose que des cookies et de la soupe était alléchante. Et si elles amassaient assez de nourriture pour ne plus avoir à s'en occuper jusqu'à la fin de l'invasion, ce serait un problème de moins dont il faudrait s'occuper.

Elle jeta une regard à Sébastien. La question était, qu'est ce qu'elles allaient faire de lui ? Il semblait s'être assez vite remis du sermon de Taylor, et était maintenant affalé sur son fauteuil dans une position, disons, pas des plus élégantes. Si sa binôme partait chercher de la nourriture, elle allait devoir s'occuper de lui. Ce n'était pas une idée qui l'enchantait particulièrement, mais vu la manière dont il s'était débattu quand Taylor l'avait attrapé, il ne savait pas se battre, et Mara pourrait se défendre facilement contre lui.

Elle lui jeta un autre regard dégoutté, puis dit à Taylor :

- Je pense que ce serait une bonne idée d'avoir assez de stocks de nourriture pour ne plus avoir à s'en préoccuper. Je m'occuperai de lui pendant que tu ne sera pas là. dit-elle en pointant négligemment Sébastien du menton.

- Je suis d'accord, très bonne idée Félix ! s'exclama Sébastien en tendant la main comme s'il allait donner une friandise à Taylor. Pendant ce temps, tu vas t'occuper de moi. dit-il plus bas à Mara et lui fit un clin d’œil.

Mara lui jeta un regard dégoutté et pris une grande inspiration, puis elle hocha la tête à sa binôme.

Mara sourit presque. Elle ne ressentit aucune pitié pour Sébastien, même quand il retomba en gémissant sur le tapis du salon.

Après que sa binôme ait passé la porte, Mara se tourna vers Sébastien. Elle aurait aimé aller dans une autre pièce, histoire de s'éloigner du lui, mais il fallait qu'elle le surveille. Elle resta donc dans le salon.

Elle fit cependant attention à l'ignorer, pour qu'il ne se sente pas autorisé à lui parler. Elle fit comme si elle ne l'entendait pas à chaque fois qu'il parlait, que ses propos soient plus ou moins grossiers et provocateurs. Ce n'était pas spécialement facile, mais elle se répétait que ce qu'il cherchait, c'était de l'attention.

Quand il essaya de lui attraper l'avant-bras pour l'attirer vers lui, elle retira son bras vivement, avant d'oublier en apparence à nouveau sa présence. Il bougonna un petit peu, mais ne réessaya pas. L'image de Taylor lui cassant les deux jambes lui revint probablement...

Son indifférence apparente commencèrent par l'énerver, et il redoubla d'effort dans ses tentatives, jusqu'à ce qu'il comprenne que ça ne servait à rien, et qu'elle ne dé-pâtirait pas de son masque d’impassibilité. Ses remarques se firent alors du plus en plus rares et de moins en moins énergiques. Il n'arrêta pas complètement, mais plus pour garder la face qu'autre chose.

Elle s'intéressa surtout au livres sur les étagères qui tapissaient la plupart des murs du salon. Les personnes à qui ils avaient empruntaient la maison devaient être très cultivés, et avaient des centres d’intérêt assez variés. Ils avaient autant de livres de littérature ou d'art que de science fiction ou de fantaisy, en passant par des sujets comme les animaux, la psychologie, la philosophie,...

Mara feuilletait un livre sur l'astrologie quand Taylor entra, un paquet à la main. Elle lui sourit, comme une baby-sitter à une maman qui rentre après avoir été faire les couses.

- Il a été sage. Il était un peu bruyant au début, mais il a vit compris que ça ne servait à rien de crier, et donc il a arrêté.

Mais bien sûr, comme un enfant de 3 ans, il suffisait de donner un peu d'attention à Sébastien pour qu'il recommence ses commentaires.

- Ah, la bouffe est arrivée ! Je me suis bien rincé l’œil, j'ai faim maintenant !

Mara lui jeta un regard dégoutté. Au moins n'avait-il pas fait de commentaires sur Taylor-Félix. Il tenait probablement trop à ses jambes.

Mara eut un sourire en coin. Sébastien ne l'avait pas volé. Elle voyait sur son visage qu'il se sentait profondément vexé et humilié. C'était très satisfaisant de le voir enfin se taire. Mais elle savait que ça ne durerait pas, et que quand il reviendrait dans le salon, il aurait repris du poil de la bête, et qu'il recommencerait ses commentaires.

Elle décida de suivre le conseil de Taylor. Dès qu'ils eurent disparu dans la cuisine, elle se laissa aller dans son fauteuil. Elle s'endormit à l'instant même ou sa tête toucha le dossier moelleux. Elle dormit profondément et n'entendit même pas Sébastien rerentrer dans le salon. Elle se réveilla pourtant quelques minutes plus tard, sentant son regard peser sur elle.

En effet, il la fixait. Ne voyant pas sa binôme à l'horizon, Mara se dit qu'elle devait encore être entrain de cuisiner, et avait dût expédier Sébasten ici pour être tranquille un instant.

Elle changea plusieurs fois de position sur sa chaise, mal à l'aise, croisant et décroisant ses jambes, mettant son poids d'un côté ou de l'autre,... Il ne l'avait pas quitté des yeux depuis qu'elle s'était réveillée. Il affichait un sourire pervers, mais n'ouvrait pas la bouche, et ne prononçait pas un mot. Elle se leva et alla chercher un autre livre sur l'étagère, et il la suivi du regard. Elle se rassit et commença à le feuilleter, mais elle ne parvenait pas à se concentrer sur sa lecture, trop mal à l'aise.

Pourquoi ne parlait-il pas ? Est-ce que Taylor l'avait encore menacé ? Probablement pas, elle ne voyait aucune peur sur son visage. Juste un amusement certain devant son malaise et son incompréhension. Elle soupira.

Elle tenta tout de même de garder le masque d’indifférence qu'elle avait affiché quand Taylor était partie chercher à manger, mais au bout de ce qui semblait être une éternité, elle céda. Elle se tourna vers lui.

- Pourquoi tu ne parles plus ?

Il y avait un peu d'agressivité dans sa voie. Elle était juste sur les nerfs. Et le sourire de Sébastien l'irritait au plus haut point. Quand il s’agrandit encore alors qu'il se rendait compte qu'elle avait arrêté de l'ignorer, elle soupira, puis prit une grande inspiration pour se calmer. Il ouvrit la bouche, et elle sut qu'elle aurait dût se taire.

-   Alors comme ça, tu en as marre de m'ignorer. Il eut un sourire carnassier. Félix ne devrait pas tarder à avoir fini de faire à manger. J'ai faim.

Le regard qu'il enveloppa autour d'elle la fit frissonner. Elle se leva brusquement, et se dirigea vers la cuisine. Elle se tourna vers Taylor. Elle n'avait pas exactement ni peur, ni n'était en colère. Elle était juste mal à l'aise, et avait une grande envie de ne plus revoir Sébastien. Il la dégouttait.

- Je propose qu'on casse ses deux jambes, puis qu'on le foute dehors.

Mara se jeta dans l’un des fauteuils et s’étira longuement, un peu comme un chat.

- Enfin !

En faisant ça, son regard fût attiré par un élément qui était posé sur la table basse. Elle l’avait remarqué avant, mais elle s’était dite que ce n’était pas une bonne idée de s’en servir tant que Sébastien était là. Mais maintenant qu’elles avaient la paix… Elle jaugea Taylor du regard. Est-ce qu’elle allait essayer de l’empêcher de l’utiliser, parce que ce n’était pas à elles ? Elle n’en était pas sûre. Elle continua à la fixer tout en glissant sa main vers la table basse.

Quand ses doigts furent fermement agrippés autour de l’objet, elle le ramena rapidement devant elle et appuya fermement sur le bouton “on”. La télécommande émit un petit cliqueti et la télévision s’alluma. Elle sourit à sa binôme d’un air malicieux.

- Et maintenant, on profite de l’énoooooooooooorme télé et de l’énooooooooorme collection de films juste en dessous !

Mara n’en avait que rarement vu d’aussi grandes télévisions, hors cinéma bien sûre, et maintenant qu’elle était allumée, on pouvait voire sa qualité qui était elle aussi impressionnante. Elle avait hâte de regarder un film avec ça !

Elle se leva, pour aller s’accroupir devant la collection de DVD, qui tapissait toutes les étagères en dessous de l’écran et dépassait même un peu sur les côtés. Elle lança la télécomande à Taylor.

- On regarde quoi ? Je vote “Titanic” ou un truc dans le genre.

Mara jeta comme il se doit un coup d’œil consterné à son amie. Ça faisait cinq ans qu’elles se connaissait et elle n’avait jamais vu Titanic ? Elle secoua la tête, dépitée.

-  Vraiment jamais ? Pfff… Bon, bah on va remédier à ça !

Probablement, Taylor n’allait pa aimer le film, mais la jeune blonde n’y pensa même pas. Pour elle, même si on n’aimait pas l’histoire d’amour, on profitait de Di Caprio pendant trois heures, donc pas de raison de se plaindre !

Ça ne lui prit que quelques secondes pour trouver le film dans l’étagère et pour l’insérer dans le lecteur DVD. Elle se fit la réflexion que les boites de DVD étaient rangées par ordre alphabétique. Bizarre…

Elle attrapa la télécommande et se jeta dans l’un des fauteuils. Tout en faisant signe à sa binôme de s’installer dans l’autre, elle appuya sur le bouton “on”. Quelques instants plus tard, le film commença.

Elle se dit qu’elle allait probablement encore pleurer à la fin.

Mara eut un petit sourire. Elle aimait beaucoup Taylor, ce n’était pas la question, mais la féline avait parfois tendance à prendre un peu tout au premier degré. Bien sûr que non, elle n’allait pas s’énerver pour si peu ! A cette pensée, une liste assez longue de souvenirs lui revint en tête, où elle s’était énervée pour bien moins que ça. Elle soupira légèrement.

- Mais non ! Je trouve que c’est dommage, c’est tout…

Évidemment, à la fin du film, elle pleurait un peu comme une madeleine, comme toujours. Néanmoins, elle essaya vaguement de cacher ses larmes, histoire de conserver un minimum de dignité. Certes, sa binôme l’avait vue dans des états bien pires que celui ci, et il ne fallait pas remonter beaucoup plus loin que ce matin-là, mais ce n’était pas à cause d’un simple film.

Quand elle tourna la tête pour apercevoir son amie, elle ne s’attendait vraiment pas à la voir dans cet état. Elle laissa échapper un petit sourire, et se fit la réflexion que Taylor pleurait vraiment silencieusement.

Que ce soit clair, ce n’était pas du tout un sourire moqueur. Déjà qu’elle ne se moquait presque jamais, mais alors en plus de Taylor ? C’était impensable de la part de la jeune fille. C’était donc juste un sourire affectueux. Elle trouvait vraiment attendrissant de voire Taylor, d’ordinaire si réticente à montrer ses émotions, se laisser aller à pleurer.

Elle éteignit la télévision, se leva et s’approcha doucement de la féline. Elle s’assit sur l’accoudoir de son fauteuil, et la regarda un instant.

- Ça va ?

La question ne devait pas avoir beaucoup de poids, comme elle avait elle-même les yeux tempés, mais elle avait quand même décidé de la poser. Taylor ressemblait vraiment à un chaton attristé, et la blonde ne l’avait pas vue dans cet état-là depuis… longtemps, au moins.

Mara eut encore un petit sourire. Comme d’habitude, son amie ne pouvait s’empêcher de préciser que “ce n’était qu’un film”. Ce n’était pas du tout le mode de pensée de la blonde, qui se contentait de pleurer toutes les larmes de son corps sans se poser beaucoup plus de questions.

Pourtant, dans les faits, la réaction de sa binôme n’était pas si différent de la sienne en fait. C’était plus rationnel, disons, mais elle pleurait quand même. Si seulement elle avait su, Mara aurait regardé ce film avec elle bien plus tôt.

- Attends, j’arrive.

Elle se leva sans vraiment répondre à la déclaration de l’hybride sur le film. Fallait toujours un peu de temps pour se remettre de la fin, mais, la connaissant, ça ne devrait pas tant tarder que ça. Quoique… En discuter, d’après son expérience, ne faisait qe raviver l’empathie pour les personnages. Elle aimait personnellement assez ce genre de sentiment, mais elle ne savait pas du tout si c’était aussi le cas de Taylor.

Elle se dirigea vers la cuisine. Elle dut fouiller un instant avant de trouver deux grand vers. Elle les remplit l'un après l’autre à ras bord, avant de retourner dans le salon et d’en offrir un à sa binôme.

- Tiens. Faut boire, sinon tu vas avoir un un mal de tête d’enfer.

La blonde se rassit dans son fauteuil et bu rapidement le sine. Elle avait découvert au fil des visionnages de Titanic ou d’autres films dans le même esprit qu’on avait moins mal à la tête après avoir pleuré quand on buvait de l’eau. Ce savoir pourrait paraître totalement inutile, mais ce serait sous-estimer sa capacité à se faire une soirée film triste juste avant un combat important.

Avec tout ça, la jeune fille avait totalement oublié ce qu’il se passait dehors. Les zombis avaient totalement disparu de son esprit.