Une école où les élèves sont répartit par duo et doivent cohabiter
 
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Aidez moi (PV Takar)
Lesley Amilton
Lesley Amilton
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Dim 28 Juin - 15:00
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Les yeux dans le vide, Lesley essayait de vaguement se diriger dans un bâtiment qu’elle ne connaissait qu’à peine, cherchant le bon bureau. Elle y était presque. Elle avait besoin d’aide. Elle était perdue. Comment était-ce possible ? Pourtant, c’était bien lui, elle en était certaine. Il était vivant. Alexy était vivant.

La personne avec qui elle avait passé les dix premières années de sa vie, celle qui la connaissait le mieux au monde et qui était morte hors du champ de force l’été de leurs onze ans était prof de philo à l’académie.

C’était à cause d’Alexy qu’elle avait choisi de rejoindre les gardiens, entres autres. Ce n’était qu’un exemple. Depuis qu’il avait disparu, elle avait plus ou moins basé tous ses choix de vie sur le fait de se racheter parce qu’elle n’avait pas été capable de le protéger. Le pire, c’était que ce n’était pas ce qui la préoccupait le plus.

Certes, ce qu’elle avait choisi n’avait plus de sens, mais elle s’en fichait. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’était pourquoi il ne l’avait pas reconnue. Enfin, plus précisément, elle refusait de l’admettre. Elle refusait d’admettre qu’il ne se souvenait pas d’elle.

Al avait survécu, mais elle n’était qu’une étrangère pour lui.

Elle avait l’impression que son cerveau tournait dans le vide, sans parvenir à formuler une pensée cohérente. Elle qui n’avait plus l’habitude de ressentir quoi que ce soit, elle était assaillie par les émotions, et elle ne savait pas comment réagir. Elle cherchait désespérément une idée cohérente à laquelle se raccrocher.

Elle avait eu tellement mal quand il lui avait demandé son nom qu’elle avait fui. Après quelques moments de course sans but dans les rues de la capitale, ses pas l’avaient dirigés vers la seule personne qui pouvait peut-être l’aider. Elle préférait ne pas trop y réfléchir, elle savait bien que c’était une mauvaise idée d’aller le voir. Mais est-ce qu’elle avait vraiment le choix ?

Enfin, elle arriva devant la porte qu’elle cherchait. Ça devait se voir qu’elle avait couru. Elle qui était toujours soignée, cheveux impeccables, jamais rougissante ou haletante… ça ferait un choc à un certain nombre de personnes de la voir comme ça.

Ignorant royalement les convenances, elle refusa de rester assise à attendre qu’on la laisse entrer et poussa la porte du bureau. Maintenant qu’elle ne pouvait plus faire demi-tour, elle se rendait compte d’à quel point son idée était foireuse. Heureusement, le stratège était seul, assis derrière son bureau. Elle le dérangeait probablement, mais tant pis.

Elle resta un instant là, essayant de reprendre son calme avant de dire quoi que ce soit. Elle avait beau être bouleversée, elle restait elle. Certains automatismes étaient bien ancrés. Elle observa donc celui qui, il y a quelques semaines, lui avait proposé son aide. Elle espérait franchement que l’offre était encore valable…

Mais alors qu’elle essayait de reprendre ses esprits, elle se sentit se détendre légèrement. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais elle se sentait en sécurité en présence du stratège. Ça devait être qu’elle était certaine qu’il la comprendrait.

Alors qu’elle fixait l’homme depuis à peine quelques instants, elle sentit une larme perler sur le visage qu’elle s’efforçait de garder neutre. Elle ne s’y attendait pas, ça faisait si longtemps qu’elle n’avait pas pleuré. Qu’est-ce qu’il lui arrivait ?

- Aidez moi…

Elle n’avait pas parlé fort, mais le stratège l’avait certainement entendue. Même si ça ne servait absolument à rien, elle tentait de composer une expression calme et posée. Mais une seule larme en disait assez.


Lesley Amilton
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Takar Euphaïstace
Takar Euphaïstace
Messages : 99
Localisation : Sûrement dans son bureau à Carrol
Dim 19 Juil - 12:37

Takar
Euphaïstace

Lesley
Amilton

Aidez moi
Enfin de retour au bureau ! Je venais d’une petite excursion hors du champ de force. Je dit « petite » mais nous avons tout de même était attaqué. Dans le cas contraire, ça aurait été un peu ennuyant d’ailleurs… Enfin, une fois de plus, mon talent de stratège nous avait apporté la victoire. Il est vrai que cette attaque aurait pu être repoussé sans mes talents, mais les victimes auraient été bien plus nombreuse. Au lieu d’avoir quelques morts à déplorer et des blesser grave qui ne pourraient sans-doute plus jamais marcher ou autre, on se retrouve avec seulement quelques blessés et rien de trop grave. Une victoire donc, mais loin de me satisfaire puisque le niveau de difficulté était bien trop bas.

Enfin bref, j’étais enfin de retour à Carrol. Je venais enfin de retrouver ma précieuse solitude dans mon sanctuaire, le seul endroit où je me sens vraiment bien, mon bureau. Je me suis assis derrière mon grand bureau en bois d’ébène, et mon fauteuil en cuir noir. Ainsi, comme bien souvent, je me plongea dans mes pensé. Ces moments que j’aime tant peuvent durer quelques heures. Ils me permettent de remettre de l’ordre dans mes idées, me remettre en question ( même si mon orgueil me poussais généralement aux mêmes conclusions) etc. Bref, le genre de moment qui me permet de garder le cape dans ce monde pourris par l’humanité.

Cette fois, j’eus une petite pensé pour mon passé. Ou plutôt, une pensée pour le passé en général. À mon goût, les gens apporte trop d’importance au passé. Moi même, j’avais été manipulé par celui-ci, mais, heureusement, cela fait bien longtemps que je me suis libéré de son étreinte sur moi. Le passé est sûrement ce qui nous a fait tel que l’on est, et je l’en remercie pour ça, mais ce n’est pas lui qui doit décider de notre futur. Le passé nous a fait évoluer, mais certaines évolutions ne sont pas bonnes à prendre.

C’est en pensant à ça, que je me remémora un ancien cours à l’université que j’avais donné il y a quelques semaines. Cette étudiante, Lesley, elle n’est jamais parvenue à se défaire de son passé. Malgré toute les mains que je lui avait tendues, elles n’en avait saisit aucune. J’avais pourtant réussi à pénétrer son masque, j’en suis certain. Mais j’étais sans-doute allé trop loin, pour une première rencontre. Et à ma grande déception, je ne l’avais plus jamais revue depuis. Vue la façon dont elle avait fui, cela ne m’a pas surpris qu’elle ne soit jamais revenue. J’espère tout-de-même qu’elle réussira à se défaire de l’étreinte de son passé.

Pendant que je repensais à tout ça, ma porte s’ouvrit soudainement. Je n’attendais personne, aucun garde ne m’avait prévenu de l’arrivée de qui que ce soit et je n’avais même pas entendu frapper. Ma tranquillité venait d’être balayé, chassé en quelques demi-secondes. Habituellement, ça m’aurait vraiment mis en rogne, bien que j’aurais tout-de-même gardé cet aire neutre et je lui aurait simplement rappelé la politesse tout en lui montrant le chemin du retour. Mais lorsque je vis qui était entré, toute mes ardeurs se sont brutalement calmé.

Quelle drôle de coïncidence. Alors que je pensait à elle, Lesley avait fait irruption dans mon bureau. Mais, quelque chose n’allait pas. Alors qu’elle gardait un aire calme devant moi, ou du moins, qu’elle essayait, elle semblait fatiguée, triste ou peut-être même perdue. Elle qui n’avait presque rien laissé paraître devant moi lors de notre dernière rencontre, je la voyait désormais sous un tout autre jour. Elle semblait quand même garder son calme donc ça devait… puis une larme coula le long de sa joue. J’entendis un faible : « aidez-moi »

J’étais plutôt content qu’elle soit revenue me voir, mais ça me faisait mal de la voir comme ça. Pourquoi ça me faisait autant mal d’ailleurs ? Je ne sais pas. Peut-être parce que j’avais échoué la dernière fois. Si j’avais été moins insistant, les choses auraient peut-être étaient différente et elle ne serait peut-être pas là, devant moi, au bord des larmes. Mais cette fois, elle réclamait mon aide, et je comptais bien lui donner.

Je me leva de ma chaise et m’avança vers elle. Je mit une main derrière son dos tout en lui montrant le siège en face du mien.

- Viens t’asseoir, on va discuter. Dis moi ce qu’il se passe, il n’y a qu’en parlant qu’on pourra avancer.

Cette fois, il fallait qu’elle se confie à moi. Fini de tourner autour du pot comme la dernière fois, si elle veut de l’aide, elle doit me parler franchement, même si ça lui déplaît. Si elle souhaite enfin évoluer, il va falloir qu’elle y mette du sien. Mais là, je pense qu’elle est prête à y mettre du sien, je n’en doute pas.
Takar Euphaïstace
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Lesley Amilton
Lesley Amilton
Messages : 57
Dim 19 Juil - 22:02
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Lesley prit une grande inspiration en voyant le stratège se lever de derrière son bureau et s’approcher d’elle. Histoire de faire semblant d’être sûre d’elle, même si elle savait parfaitement que c’était inutile. Mais bon… autant essayer sauver les apparences, non ?

C’était seulement maintenant, alors qu’il s’approchait d’elle, qu’elle se rendait réellement compte de ce qu’elle avait fait et de là où ses pas l’avaient conduits. Évidemment, elle le savait depuis un moment, mais elle n’en prenait toute la mesure qu’à cet instant. Probablement avait-elle préféré l’ignorer avant ça pour éviter de se dégonfler.

Franchement, elle n’était pas certaine que ça avait été une bonne idée, pour ne pas dire qu’elle était certaine que c’en était une mauvaise. Elle s’était sentie tellement menacée par cette homme la dernière fois qu’elle avait discuté avec lui qu’elle ne comprenait pas ce qui l’avait conduit chez lui. Enfin plus précisément, elle savait que ce n’était pas une décision logique et elle avait un peu de mal avec cette idée.

Remarque, c’était probablement lui qui était le mieux placé pour l’aider. En plus, il ne semblait même pas particulièrement ennuyé qu’elle vienne à l’improviste. Évidemment, elle ne l’aurait probablement pas su si ça avait été le cas, mais elle ne pensait pas trop à ça pour l’instant.

Au moins, tout ça lui permit de distraire ses pensées de son principale sujet d’inquiétude. C’était presque si ça lui faisait du bien de penser à autre chose et de sortir un instant son esprit des réflexions qui tournaient en rond sans arriver à avoir aucun sens.

Mais bien sûr, ça ne dura pas longtemps. Après lui avoir gentiment proposé de s’asseoir, il lui demanda immédiatement de lui dire quel était le problème. Évidemment. Qu’aurait-il pu dire d’autre ? Mais ça la ramena à la réalité. Elle essaya de ne pas s'attarder sur à quel point ça la soulageait qu'il ait accepté de l'aider.

- Merci

Elle n’avait pas vu l’intérêt de dire plus qu’un simple mot, mais le prononcer l’avait fait sourire. Un petit sourire las, fatigué et sans joie, mais probablement son plus sincère depuis un long moment. Ce n’est qu’un instant plus tard qu’elle se reprit et tenta de l’effacer, sans pour autant vraiment y arriver.

Tout en prenant une seconde grande inspiration, elle suivit docilement ce que Takar lui avait proposé et s’assit sur le siège qu’il lui avait désigné. Elle cherchait un moyen de résumer la situation rapidement, et sans que ça ait l’air de trop la toucher. Même si elle commençait à comprendre qu’elle n’arriverait pas à échapper totalement à ses émotions, elle n’était pas prête à les laisser trop paraître.

- Alexy…


Rien qu’à entendre ce nom franchir ses lèvres, elle sû que ça serait encore plus dure que ce qu’elle aurait cru. Elle s’était elle-même persuadée qu’elle ne parlait pas de lui simplement parce qu’elle ne le voulait pas. Elle ne mesurait que maintenant à quel point ce long silence lui avait coûté et en même temps à quel point elle n’était pas prête à en parler.

- Il était comme un frère pour moi. En fait, on était comme deux moitiés de la même personne. Et puis il a couru hors du champ de force et n’a jamais été retrouvé. J'ai dû continuer sans lui. C'est à cause de ça que je suis chez les gardiens. Que je suis celle que je suis. Que je me cache derrière un masque.

Elle avait parlé vite, comme pour ne pas se donner le temps de ressentir quoi que ce soit. Pourtant, elle avait bel et bien serré la veste de la marine d’Alexy autour d’elle. Elle marqua une petite pause. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle disait tout ça à quelqu'un, qu'elle se confiait autant.

- Mais maintenant, il est revenu. Il est pas mort. Et il est prof de philo à l’académie. ça n'a aucun sens.

Ce qu'elle voulait dire, c'était que sa vie n'avait plus aucun sens, au sens propre du terme. Mais elle n'alla pas jusque là. Fixant le visage de Takar, elle s’arrêta là. Elle ne lui dit pas qu’il ne se souvenait pas d’elle, qu'elle l'avait retrouvé pour le reperdre. Elle ne savait même pas pourquoi. Pour apparaitre un tout petit peu moins vulnérable qu’elle ne l’était ? Parce qu’elle ne l’acceptait pas assez pour le formuler à voix haute ? Probablement un peu des deux.

Lesley Amilton
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Takar Euphaïstace
Takar Euphaïstace
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Localisation : Sûrement dans son bureau à Carrol
Lun 20 Juil - 17:24

Takar
Euphaïstace

Lesley
Amilton

Aidez moi
Ma solitude venait subitement d’être brisé, et pourtant, la seule chose que j’ai trouvé à faire, c’est d’aidé cette étudiante qui était rentrée spontanément dans mon sanctuaire. Habituellement, je suis froid, solitaire avec une profonde aversion pour l’humanité. Mais là, me voilà en train d’aider une jeune étudiante. Définitivement, ça ne me ressemblait absolument pas, mais étrangement, ce n’était pas désagréable. Le « Merci » qu’elle m’a dit fut sans-doute le premier merci mérité que l’on m’ait dit. Il m’arrive d’être remercié, notamment pour mon boulot de stratège. Mais l’on me remercié pour un boulot que je ne faisait uniquement pour satisfaire mon sadisme ou ma soif de difficulté.En fait non, ce n’était pas le premier « merci » réellement mérité. C’était le premier depuis la mort de Hideki.

Son « Merci » était accompagné d’un sourire. Pas le genre de sourire hypocrite histoire de simplement respecter la politesse ou quoi. Pas le grand sourire rayonnant que l’on fait pour paraître  beau ou bien dans sa tête. Mais un léger sourire qui, associé à son remerciement, exprimé son soulagement. Certainement soulagé que je l’accueil dans mon bureau et que j’ai accepté de l’aider. J’en avais oublié l’existence de ce genre de sourire. Ça m’a presque surpris de voir un humain capable d’un tel sourire. Tout ceci avais réveillé un côté altruiste encore plus fort chez moi. Un caractère que je ne pensais pas avoir.

Elle commença à me parler de son histoire. Cet Alexy qui avait quitté le champ de force et qui avait disparu. Ça mort a provoqué un changement radical en elle. Elle s’est mise à agir comme il aurait voulu, selon elle. C’est-à-dire, en allant chez les gardiens. Je suis passé par là. Lorsque Hideki est mort, j’ai agis en le vengeant car j’étais persuadé au fond de moi, que c’est ce qu’il voulait. Après tout, qui ne voudrais pas être vengé. Mais maintenant, avec le recul, je me souviens que Hideki était quelqu’un de plutôt pacifiste, du genre à ne jamais éprouver la moindre rancœur.

Elle parlait très rapidement. Une réaction logique pour quelqu’un qui se confiait pour la première fois depuis longtemps. Finalement, cet Alexy n’était pas mort et il était prof à l’académie. J’aurais pu penser qu’elle devrait être heureuse plutôt que de se mettre dans cet état. Mais je comprend son état. C’est comme si, tout ce qu’elle avait construit pour lui n’avait servi à rien. Maintenant, le plus important pour elle va être de tourner la page sur cette période. Ce qui ne va pas être facile, c’est sûr.

- à une époque, j’ai réalisé ce que je pensais être le souhait d’un ami. Je l’ai fait sur le coup de l’impulsion. Je suis presque allé jusqu’à tuer pour ça. Mais après coup, et après une longue analyse de mon passé, je me suis rappelé que mon ami était quelqu’un de pacifiste. Il n’aurait jamais souhaité cela.

J’ai commencé par parler vaguement de ma propre expérience afin qu’elle serve d’exemple pour le reste. Ainsi, je pourrais mettre à profit cette sombre partie de ma vie.

- Je t’ai déjà parlé de la marche à suivre pour se détacher de son passé. D’abord, il faut que tu essaies de revoir ces événements d’un regard objectif, voir même extérieur. Ce que je vois moi, même si j’ai bien conscience de ne pas connaître les détails de cette histoire, c’est un garçon qui, un jour, est sorti du champ de force et une fille qui n’est jamais parvenue à le retrouver. Finalement, la fille à décidé de construire sa vie sur cet événement. Mais pour quelle raison cette jeune fille a t-elle fais ça d’après toi ?

Je crois qu’elle n’avait simplement pas accepté sa disparition. Mais le lui faire prononcer de sa propre bouche serait un bon début. Il faut qu’elle se détache de son passé pour aller mieux. Et pour ça, il faut d’abord comprendre ce qui la rattache à ce point à cet événement. Ce qui la rend si mal, lorsqu’elle en parle après plusieurs années. Es-ce à cause de la culpabilité ? C’est la raison qui me semble la plus évidente. Mais peut-être que je me trompe, et dans ce cas, il faut découvrir la véritable raison. Et on ne peut y arriver qu’avec ce retour en arrière douloureux mais obligatoire.

Décidément, jouer les psy ne me ressemble vraiment pas. Cela ressemble à l’ancien Takar, celui qui avait essayé de sauver un ami, pas celui qui l’avais vengé. Finalement, cette situation va me permettre également de voir là où j’en suis exactement. Je me suis détaché de mon passé certes, mais il y a des restes, ce qui est normal. Mais peut-être que petit à petit, l’ancien Takar est en train de renaître. Et ce serai formidable de parvenir à en faire de même avec Lesley.
Takar Euphaïstace
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Lesley Amilton
Lesley Amilton
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Sam 25 Juil - 15:43
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Lesley écoutait attentivement alors que le stratège parlait un peu de lui. Franchement, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il se confie du tout, même s’il avait prétendu la dernière fois qu’ils s’étaient vus qu’il pouvait le faire facilement. Peut-être bien que c’était possible de surmonter ce genre de choses…

Même au delà de ça, elle ne s’attendait pas à autant de chaleur. Pas qu’il soit ouvertement très affectueux, loin de là, mais elle voyait bien la différence. Il semblait habituellement être beaucoup plus froid et distant. Même s’il l’aidait, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il fasse une exception pour elle.

Tout en le regardant, elle s'interrogea un instant sur pourquoi il l’aidait. Peut-être surtout pour éviter de penser à autre chose, mais essayer de comprendre ce qu’il se passait dans la tête de Takar l’intéressait beaucoup. Mais malgré tout, elle savait qu’il devait comme elle être quelqu’un de très secret, et qu’il lui manquait beaucoup d’éléments pour le comprendre.

En tout cas, ça confirmait ce qu’elle avait compris à leur dernière rencontre, c’est à dire qu’il avait lui aussi vécu quelque chose de similaire à elle. Mais là, elle avait plus d’éléments pour comprendre ce qui s’était réellement passé. Elle qui n’en avait d’habitude rien à faire du passé des gens, elle se retrouvait à essayer de rassembler les éléments de celui de Takar. Elle ne savait même pas pourquoi elle le faisait… ça devait être pour éviter de penser à Al.

Moyennant quoi, réfléchir à ça eut au moins le mérite de la rassurer un peu. Apparemment, que ce soit grâce à ce que le stratège lui disait ou à sa simple présence, elle semblait avoir un peu retrouvé sa capacité à raisonner.

- Mais… qu’est-ce qu’il c’est passé exactement, avec votre ami ?


Tentative de gain de temps pure et dure. Elle repoussait le moment de devoir parler d’Alexy, même si elle savait très bien que c’était débile. Elle n’y couperait pas, et était même là pour ça. Mais quand même, elle ne pouvait pas s’en empêcher. Et puis, ça lui permettait d’en apprendre un peu plus sur le stratège.

Elle tiqua sur la dernière question de Takar. Pourquoi elle avait construit sa vie autour de la mort d’Alexy ? Parce qu’elle n’avait pas pu faire autrement. Ça avait été comme de lui arracher une partie d’elle, elle n’aurait pas pu faire comme si de rien n’était. S’il posait la question, c’était qu’il ne pouvait pas comprendre ce qu’elle avait vécu, c’était évident. Et puis, de toute façon, pourquoi est-ce qu’elle lui demandait de l’aide ? Elle ne le connaissait pas.

Elle prit une grande inspiration, se rendant compte qu’elle faisait exactement l’inverse de ce qu’il lui demandait. Elle s’efforça de ne pas se mettre sur la défensive et de suivre calmement son conseil. Regarder les choses objectivement, en laissant toutes ses émotions de côté. Bizarrement, elle qui passait son temps à ignorer ses émotions, elle avait beaucoup de mal à raisonner rationnellement sur ce sujet. Elle laissa passer un instant avant de répondre.

- Parce que sa vie était déjà construite autour du garçon. Alors elle n’a pas vu un autre moyen de se reconstruire qu’autour de son absence. Et elle s’en voulait aussi beaucoup je crois...

Elle s’était forcée à peser chacun de ses mots comme si elle parlait de quelqu’un d’autre. Ça lui évitait de trop se demander pourquoi elle arrivait plus ou moins facilement à en parler, et au stratège en particulier apparemment. Y réfléchir lui ne lui était toujours pas facile, loins de là, mais elle s’était clairement attendue à avoir plus de mal à s’ouvrir à quelqu’un.

S’efforçant de garder son expression la plus neutre possible, elle croisa le regard du stratège. Pas spécialement la meilleure des idées qu’elle ait eu. Jusque là, elle s’était contentée de fixer le vide. En regardant Takar, elle ne réussit qu’à se déstabiliser encore plus.

Lesley Amilton
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Takar Euphaïstace
Takar Euphaïstace
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Lun 27 Juil - 13:56

Takar
Euphaïstace

Lesley
Amilton

Aidez moi
Je ne parle que rarement de moi et de mon passé. Même si mon passé me fais encore un peu mal, ce n’est pas la raison pour laquelle je n’en parle pas. La douleur que je ressens en l’évoquant est trop faible pour m’empêcher d’en parler, maintenant que j’ai fais la paix avec lui. La vrai raison qui m’empêche d’en parler, c’est ce que je pense des autres, de l’humain. Il est rare que je me confie car je n’est pas confiance en l’humain. Je sais qu’il juge, méprise et trahi souvent votre confiance, car c’est sa nature. Mais cette fois, c’est vrai, j’en avais beaucoup dit.

Pourquoi avais-je décidé d’en dire autant ? La réponse n’est pas très compliqué. Cette fille vit ce que j’ai déjà vécu. Je souhaite l’aider, et pour ça, il faut gagner sa confiance afin qu’elle se livre d’avantage à moi. Pour ce faire, rien de mieux que de partager mes expériences personnelles.

Elle semblait aller un peu mieux qu’à son arrivée. Je ne sais pas ce qu’il l’a calmée. Peut-être n’es-ce rien d’autre que le fait de parler. Ou parce que j’ai accepté de l’aider. Bref, elle semblait désormais plus en état pour avancer.  D’ailleurs, sa question suivante confirmait que c’était bien elle en face de moi. C’était pour éviter de trop parler d’elle, elle voulait d’abord qu’on parle de moi. Ça lui ressemble bien, c’est sûr. Et ça ne me coûte rien d’entrer dans son jeu, pour l’instant. Juste que j’aimerais éviter de trop m’étendre sur le sujet de Hideki.

- Il s’est suicidé. Si tu veux en savoir plus, j’aimerais en savoir un peu plus sur ce garçon, Alexy.

D’abord, je n’avais pas vraiment envie d’en dire plus sur les circonstances de ce suicide. D’autant plus que, si je m’étalais sur le sujet, je devrais reparler de l’époque où j’étais si faible… Mais je suis prêt à en parler d’avantage, si elle de son côté, elle est prête à avancer. Je pense que c’est un bon moyen d’avancer.

Je remarque qu’elle a bien compris ce que je lui demandais. Elle a eu un regard plutôt objectif sur elle. Parler d’elle à la troisième personne nous permet d’avoir vraiment un regard externe. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans sa tête avant qu’elle puisse avoir ce regard plutôt objectif. Y est-elle arrivé facilement ? Je ne pense pas. Pour quelqu’un qui s’est construit autour de son passé, ce genre de manœuvre est généralement compliqué.

Sa vie était construite autour de ce garçon… et au moment de sa mort, elle n’a pas pu s’en détacher. Elle n’a simplement pas pu faire son deuil. Elle n’a pas réussi. À la place, elle s’est attribué une dette envers lui. Elle s’est sûrement dit que ce ne sera qu’une fois après avoir remboursé cette dette qu’elle pourra faire son deuil. Du moins, c’est comme ça que je vois ça pour l’instant, avec les éléments actuels. Avec tout ça, vient s’ajouter de la culpabilité, ce qui confirme mon point de vue. Elle s’en veux alors elle s’attribue une dette pour se pardonner.

- Pourquoi avoir construis sa vie autour de l’absence de ce jeune homme ? C’est vrai qu’il est difficile de ce détacher d’un être chère, je suis d’accord. Mais beaucoup de personnes parviennent quand même à faire leur deuil, à laisser l’être chère s’en aller. Mais elle, n’y est pas parvenue. Sans-doute à cause de cette culpabilité que tu as mentionné chez elle. Mais si c’est le cas, pourquoi se sent-elle si coupable à ton avis ?

Pour l’instant, je cherche simplement à creuser d’avantage ce raisonnement. Pour combattre le mal, il faut le connaître. Il fallait donc que l’on comprenne tout les deux ce qui l’avais empêcher de faire ce deuil.

Mais alors qu’on parlait, elle croisa mon regard, pour la première fois depuis qu’elle était arrivée. Jusque là, c’est comme si elle évité mon regard, du moins, c’est comme ça que je le voyais. Ce regard m’avais pas mal chamboulé d’ailleurs. Avec ce regard, je me rendis compte à quel point elle avait besoin d’aide, et à quel point je voulais lui en donner. Mais pourquoi j’agissais comme ça ? C’est bien là, une des seules questions auxquelles je ne trouverais pas de réponses tout de suite.
Takar Euphaïstace
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Lesley Amilton
Lesley Amilton
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Dim 16 Aoû - 23:22
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Lesley fixa un instant le stratège, plus surprise qu’autre chose qu’il ait réellement répondu à sa question. Bon évidemment, il ne lui avait tout de même pas donné trop d’informations, mais elle n’en attendait pas vraiment autant. Remarque, battre en retraite à cette question n’aurait fait que lui prouver qu’il n’était pas possible de surmonter ce genre de choses...

Elle réfléchit un instant, intégrant cette information à ce qu’elle savait du passé du stratège. Bizarrement, elle qui ne s’intéressait que très rarement, pour ne pas dire jamais, aux autres, elle était assez intriguée. Elle n’avait aucune idée de pourquoi elle en avait quelque chose à faire, elle ne faisait que se servir de l’homme en face d’elle pour surmonter son passé. Elle ne ressentait rien, absolument rien à son égare, pas la moindre émotion. Ça ne devait être qu’un moyen de détourner l’attention de son propre passé, rien de plus.

Mais bien sûre, cette petite information venait avec un prix. Il n’allait clairement pas la laisser s’éloigner du sujet aussi facilement. Et puis il ne lui raconterait pas sa vie sans qu’elle lui raconte la sienne. Ça se tenait, si on omettait qu’elle n’avait absolument pas envie de parler d’Alexy. Même si elle était venue pour ça, ça ne rendait pas vraiment la chose plus facile.

Elle prit une grande inspiration en réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien dire sur Alexy. Sans même s’en rendre compte, elle cherchait ce qu’elle pourrait dire pour répondre à la question sans donner la moindre information réellement importante. C’était contreproductif et elle le savait, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher.

Pourtant, même là, elle ne voyait pas quoi dire. Elle connaissait les conséquences de la disparition de son meilleur ami ou encore le lien qu’elle avait avec lui, mais elle n’était pas certaine de pouvoir parler d’Alexy en tant que personne à part entière. Plus elle y réfléchissait, plus elle se rendait compte qu’elle en était totalement incapable. Pas qu’elle ne veuille pas en parler, c’était juste qu’elle ne savait plus. Elle ne se souvenait plus d’Alexy en lui-même, juste de quelques souvenirs et du vide qu’il avait laissé.

Le regard vide, elle tourna lentement la tête vers l’éclaireur avant de se reprendre et d’afficher à nouveau l’air qu’elle avait avant. Elle répondrait légèrement à côté. Il s’en rendrait probablement compte, mais ce n’était pas grave. Il savait déjà beaucoup de choses, il n’avait pas non plus besoin de savoir qu’elle ne connaissait plus son meilleur ami. Vraiment, elle détestait être aussi vulnérable.

- On était très proches, on passait tout notre temps ensemble. Comme si chacun était une extension de l’autre. Je sais même pas si on avait vraiment une personnalité propre... Je ne pense pas.

Ce n’était qu’à moitié vrai et elle le savait très bien. Ils avaient fini par avoir un caractère distinct en grandissant, même s’ils se complétaient parfaitement. C’était juste que ça faisait trop longtemps, elle ne se souvenait pas de celui d’Alexy, ni du sien d’ailleurs. Mais bon... elle préférait se concentrer sur autre chose.

C’est pourquoi elle se contenta d’inspecter le stratège en réunissant tout ce qu’elle savait sur lui. C’était quoi, l’animal qu’elle lui avait trouvé ? Le léopard non ? C’était vrai que ça lui allait bien...

- Et il était comment, votre ami ? Qu’est-ce qui l’a poussé à en arriver là ?

Là où elle avait simplement cherché à gagner du temps au début, elle était un peu plus intéressée maintenant, même si elle ne l’aurait pas admis. Elle le cachait d’ailleurs du mieux qu’elle pouvait, même si on n’était jamais à l’abris que le léopard comprenne qu’elle ne faisait que cacher son intérêt. Ça ne serait pas la première fois.

Elle fronça les sourcils à la réponse de l’homme. Pourquoi elle se sentait coupable ? Parce que c’était de sa faute, au moins en partie. Ça lui paraissait évident. Elle aurait dû être capable de le retenir, de voir l’incident venir ou au moins de prévenir les gardiens.

Et puis, ce n’était pas uniquement parce que c’était de sa faute qu’elle n’avait pas réussi à surmonter la mort d’Alexy, même si ça avait très certainement joué. C’était aussi qu’il avait été une si grande partie d’elle qu’elle n’avait pas su comment combler le vide qu’il avait laissé. Mais elle ne voyait pas vraiment comment expliquer ça, et surtout comment admettre cette faiblesse devant le stratège qui semblait n’avoir jamais été vulnérable.

- Ce n’est pas que la culpabilité, mais ça a joué. Elle aurait pu le sauver mais elle est restée paralysée sans pouvoir réagir. Mais aussi...

Elle s’arrêta un instant en réfléchissant. En fait, elle ne s’était pas sentie mieux en partie parce qu’elle n’avait pas voulu se sentir mieux. Si elle se sentait mieux, elle ne se souviendrait plus de lui. Et tout plutôt que de l’oublier. En fin de compte, elle avait quand même fini par ne plus se souvenir de lui, mais elle avait essayé autant qu’elle le pouvait de s’accrocher aux souvenirs qu’elle avait de lui.

- Elle ne voulait pas se sentir mieux. Parce que ça aurait voulu dire l’oublier, et elle ne voulait pas l’oublier

Elle avait parlé tout bas, comme si ça rendait son affirmation moins vraie. Même si elle ne l’admettrait pour rien au monde, elle avait horriblement honte de ce qu’elle venait de réaliser. Même si elle avait tout fait pour aller s’endurcir, ça n’avait jamais vraiment été dans le but de surmonter la mort d’Alexy, même si c’était ce qu’elle s’était racontée.


Lesley Amilton
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Takar Euphaïstace
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Dim 23 Aoû - 17:52

Takar
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Lesley
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Aidez moi
Lesley semblait surprise par ma réponse concernant mon passé. Était-elle surprise de ma réponse, ou plutôt, du fait que j’ai répondu ? Je pencherais plutôt pour la deuxième possibilité, un suicide n’étant pas si surprenant, encore moins dans la période actuelle. Peut-être qu’elle ne pensez pas que l’on puisse être capable de parler d’un passé compliqué ? À moins qu’elle soit surprise que j’ai accepté de me confié, ce qui, moi le premier, me surprend. Ceci étant, ça avait eu l’effet escompté puisqu’elle c’était d’avantage confiée sur Alexy.

Je vois bien qu’elle n’est pas à l’aise. Elle qui semblait si impassible émotionnellement à l’époque où je l’ai rencontrée, avait du mal à garder son air impassible aujourd’hui. Mais ça, je peux comprendre. J’aurais été dans la même situation si j’avais dû parler de mon passé à l’époque où il était encore douloureux.

Avec les détails qu’elle a ajouté à la description de leur relation, je comprends mieux cette difficulté qu’elle a put avoir pour se reconstruire sans dépendre forcément de son passé. Je comprends mieux ce vide qu’elle à put avoir. Ce vide, je peux le comprendre ayant été si proche de Hideki… enfin pour moi, c’est du passé et pour elle, c’est encore d’actualité, voilà le problème.

Cherche-t-elle encore à déporter la discussion sur mon passé ? C’est pas sûr… Une seule question aurait put suffire à rapporter la conversation sur moi, mais elle ne s’est pas contentée d’une question mais de deux. Es-ce de l’intérêt ? Difficile à dire, juste une hypothèse à ne pas écarter.

Une question inintéressante néanmoins. « Comment il était ? » Cela fait si longtemps que je n’ai pas repensé à ça. Il était gentil, sûrement trop d’ailleurs. Gentil, généreux, serviable mais naïf et influençable. L’enchaînement de caractères faisait de lui quelqu’un de faible et immensément vulnérable. Une cible facile pour des jeunes malintentionnés.

- Il était faible. C’était un naïf beaucoup trop gentil et trop généreux. Il était sûrement beaucoup plus humain que 80 % des humains sur cette planète, mais cela faisait de lui, quelqu’un de vulnérable. C’est si facile de se servir de ce genre de gens. De les convaincre, les manipuler puis les casser. Une fois casser, il n’y a souvent plus d’autre alternative que le suicide.

Je crois en avoir dit suffisamment pour qu’elle comprenne. D’ailleurs, ça ne me ressemble pas d’en dire autant. Mais je pense qu’il est important de lui montrer que je peux en parler sans problème. Si je montrais une image de celui qui ne parvient même pas à parler de son propre passé, alors comment je pourrais l’aider avec le sien ?

Pour moi, sa première phrase n’avait pas de sens. Bien-sûr, elle en avait, pour elle. Mais c’est uniquement la culpabilité qui donne un sens à cette phrase. Car si elle est restée paralysée, c’est que son cerveau en a décidé ainsi, donc, c’est qu’elle ne pouvait rien faire. Elle ne pouvait pas l’aider, c’est comme ça, et il va falloir qu’elle l’accepte ainsi. Mais ce n’était clairement pas là le plus gros problème.

Pour se sentir mieux, il faut d’abord le vouloir. C’est déjà beau de comprendre et d’admettre qu’on ne veuille pas se sentir mieux et pourquoi. Et la peur de l’oublie est légitime. On a peur de l’oublier si on arrête de pensé à lui et à ce qu’il s’est passé alors on entretien les souvenirs. Et, puisque, c’est bien connus, les mauvais souvenirs sont ceux qu’on retiens le mieux. Les souvenirs qu’elle a entretenue sont, sûrement, majoritairement mauvais.

Le ton de sa voix était très faible. Alors, volontairement, je prit un ton plutôt calme et pas trop élevé mais, surtout, un ton franc, sans la moindre hésitation.

- Je ne pense pas que sa culpabilité ait de sens. On ne peut pas dire qu’elle aurait put le sauver si son cerveau lui-même l’en a empêché. Et, après tout, es-ce vraiment ce que voudrait Alexy ? Es-ce qu’il lui en veux vraiment ? Ou ne voudrait-il pas plutôt que son amie décide enfin de vivre heureuse. De plus, vivre heureux ne veut pas dire, oublier. Je suis d’accord avec elle, il ne faut pas oublier les êtres qui ont été important dans notre vie. Mais il faut parvenir à sélectionner les souvenirs, ne pas se focaliser sur le dernier instant, et surtout, gérer l’influence de ces souvenirs. Ne pas les laisser envahir sa tête. Qu’ils soient juste assez présent pour ne pas oublier mais pas assez pour prendre le contrôle. C’est un travail difficile, mais pour le commencer, il faut déjà accepter que l’on puisse être heureux sans oublier. Il faut accepter de se sentir mieux. Crois-tu qu’avec cette perspective, elle puisse se sentir mieux ?

Si elle parvenait à accepter tout ça et à enfin souhaiter véritablement une amélioration, alors on aura déjà fait un grand pas.
Takar Euphaïstace
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Lesley Amilton
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Lun 31 Aoû - 16:24
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Avec une petite inspiration, Lesley s’appliqua à cacher sa surprise. Il lui répondait vraiment, et de manière complète en plus. Sans même essayer de prendre des détours pour en dire le moins possible ou cacher des informations. Le pire, c’était que ça ne semblait même pas le toucher tant que ça. Clairement rien à voir avec son expression quand elle parlait d’Alexy.

Ça se pouvait qu’il ait juste appris à cacher ce qu’il ressentait sur ce sujet encore mieux qu’elle. Mais que ce soit ça ou simplement qu’il ait réellement réussi à surmonter son passé, elle avait dans tous les cas quelque chose à apprendre de lui. Sans même qu’elle s’en rende compte, la lueur d’espoir qu’il avait déjà aperçu brièvement quand il avait rencontré la jeune femme se ralluma dans son regard.

Ce n’est qu’après un instant qu’elle se concentra réellement sur les informations qu’il venait de lui donner. Apparemment, il s’était contenté de ce qu’elle avait dit d’Alexy sans se rendre compte, ou en préférant ignorer tout ce qu’elle n’avait pas dit. Tant mieux.

C’était bien ce qu’elle pensait. Il avait été ami avec un faible. Une proie. Trop vulnérable pour survivre, cet ami avait été détruit par les prédateurs autour de lui. Simple sélection naturelle non ? Là, elle n’eut aucun mal à rester aussi neutre qu’elle l’était normalement. Elle avait l’habitude d’entendre parler ou de voir des gens aussi pathétiques, elle avait appris à cacher son mépris.

Mais pour une fois, elle éprouvait aussi autre chose que du simple dégoût. Elle comprenait qu’on puisse s’attacher à des être aussi faibles, même si ça ne lui était jamais vraiment arrivé. Elle voyait habituellement ça comme une preuve de faiblesse, mais là ça ne faisait que lui prouver l’évolution qu’avait eu le stratège depuis cette époque. Pourtant, une question la dérangeait un peu…

- Et… vous vous êtes attaché à nouveau à des gens depuis… ou pas ?

Sauf si elle s’était totalement trompée sur Takar, elle ne pensait pas qu’il soit du genre à s’attacher facilement. Même assez froid, elle ne serait pas surprise qu’il voit, comme elle, l’amour comme une faiblesse ou un risque plus qu’autre chose. En tout cas, le genre d’évènements qu’il avait vécu avait probablement mené à un refus de s’attacher pour éviter de pouvoir revivre cette douleur. Ou pas, peut-être qu’il avait vécu ça d’une manière totalement différente d’elle, elle n’en savait rien. Mais, si c’était le cas, elle voulait savoir s’il avait réussi à surmonter ça aussi. Ou est-ce qu’il y avait une limite quant à jusqu’où on pouvait guérir ?

Elle écouta attentivement ce que le stratège lui expliquait. Vu comme ça… ça semblait logique. Pourtant, c’était le genre de chose qu’elle prendrait du temps à réellement assimiler. Ce n’était pas de sa faute…

Mais alors, ça posait un autre problème, presque pire. Si elle acceptait qu’elle n’aurait rien plus faire, elle n’avait plus de dette envers Alexy. Si elle n’avait plus de dette… qu’est-ce qu’elle faisait chez les gardiens, entres autres ? Ses choix de vie importants, elle les avait fait en fonction de cette culpabilité, elle s’en rendait compte. Si ça s’effaçait, une bonne partie de tout ce qu’elle avait fait n’avait plus de sens.

Elle repoussa ces réflexions dans un coin de son esprit. Chaque chose en son temps. D’abord Alexy, ensuite Takar, et après tout le reste de sa vie. Si elle se focalisait sur tout en même temps, elle ne s’en sortirait pas.

Pendant un instant, elle hésita face à la question du stratège. Il semblait avoir décrit un travail colossal et elle n’était pas certaine d’en être capable. Elle qui était toujours à la limite de l’arrogance dans son état normal, elle doutait maintenant de ce dont elle était capable, du moins sur ce terrain là.

- Peut-être… Mais ça demandera sûrement du temps. Et de l’aide.


Elle releva la tête et croisa le regard du stratège, une question évidente dans les yeux. Il voulait bien l’aider, mais est-ce qu’il acceptait de le faire aussi sur un plus long terme, et pas juste sur la longueur d’une discussion ? Pour certains, la question ne se serait même pas posée, mais elle savait très bien quelle réaction elle-même aurait eu face à ce genre de demande, elle ne voulait pas espérer quelque chose pour être ensuite déçue.

Un frisson parcourut son dos alors qu’elle fixait les yeux bruns de Takar. Qu’est-ce qui avait bien pu le pousser à accepter de l’aider ? Clairement, elle ne connaissait pas si bien le stratège que ça, il ne fallait pas qu’elle l’oublie. En tout cas, si ce qu’il lui conseillait était aussi efficace qu’il ne le disait, et qu’il l’aidait à le mettre en oeuvre, aucun doute qu’elle lui serait reconnaissante jusqu’à la fin de ses jours.


Lesley Amilton
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Takar Euphaïstace
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Dim 6 Sep - 16:42

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Aidez moi
J’avais déjà beaucoup parlé de moi sans trop lui en demander sur elle en retour. Et j’avais déjà un peu de mal avec le fait de parler de moi, cependant, ça en avait valu la peine. Car enfin, je vit de nouveau l’espoir briller dans ses yeux. L’espoir, c’est toujours un bon commencement. Elle se disait sans doute que, malgré ce que je lui disait, je ne pourrais pas l’aider. C’est courant chez quelqu’un d’arrogant comme nous de ne pas croire en l’aide des autre mais uniquement en soit même. Mais si elle restait sur cette vision des choses, elle n’avancerait jamais. Or là, l’espoir était réapparu. Donc elle croit en l’aide que je peux lui apporter. Et j’espère qu’elle gardera cette état d’esprit longtemps.

La question qu’elle me posa me laissa perplexe. Es-ce que je m’étais attaché de nouveau à quelqu’un ? D’abord, j’ai toujours eu une estime très faible des gens, enfin, peut-être pas toujours, mais depuis Hideki en tout cas. L’humain ne fait que s’autodétruire. Il se persécutent entre eux, sont égoïstes et j’en passe. Pourquoi voudrais-je m’attacher à ce genre de gens ? De plus, s’attacher n’apporte rien de bon. S’attacher à quelqu’un peut nous mener à faire des choses que l’on aurait jamais fait en temps normal. Ça peut fausser nos réflexions en ayant des réflexions trop subjective et, surtout, un ami ou autre est une arme à porté de n’importe qui contre soit.

- Je…

La réponse me semblait évidente, et pourtant, j’hésitais quand même. Je refaisais l’inventaire des personnes que j’avais côtoyé jusque là, mais à aucun moment, je ne trouvais quelqu’un à qui je m’étais attaché. Puis, mon regard se posa sur Lesley. Non, je ne pense pas que ce soit de l’attachement, bien que cela répondrais à la grande question : « pourquoi ais-je accepté de l’aidé autant ? » Cependant, cela fait longtemps déjà que j’ai abandonné le fait de m’attacher à qui que ce soit, donc ça ne peut pas être de l’attachement.

- Je ne pense pas non… Mais ce n’est pas une mauvaise chose selon moi. Je trouve justement que si j’ai pu tirer une bonne chose de mon passé, c’est de ne pas m’attacher aux gens.

Sans m’en rendre compte, mon non n’était pas catégorique. Cela m’a troublé, car pourtant dans ma tête, c’est un « non, je ne me suis plus jamais attaché à qui que ce soit depuis » et non pas un misérable « Je ne pense pas non… ». Je n’aimais pas la façon dont j’avais tourné ma réponse, mais je ne pouvais pas revenir en arrière alors tant pis. Revenir dessus ne ferais que m’enfoncer d’avantage de toute façon.

Sa réponse suivante n’était au moins pas négative. Évidemment qu’il faudrait du temps pour y parvenir. Ça, je n’en doute pas. Et oui, il faudra aussi de l’aide. Mais déjà que je ne me voyais pas aidé quelqu’un autant un jour, alors de là à l’aider pendant tout le processus… Et puis, elle eu ce regard. L’espoir qu’elle placée en moi y était évident. Mais ce n’était pas le premier regard doté d’espoir qui me regardais. En rentrant de mission ou en partant par exemple, il arrive souvent que les gens placent un grand espoir en nous, les éclaireurs. Mais d’habitude, ces regards ne me font ni chaud ni froid. Cependant cette fois, je sentais mon cœur se serrer. Peut-être me suis-je trompé ? Peut-être que finalement, je me suis déjà attaché à quelqu’un d’autre. Sans m’en rendre compte, j’esquissais un sourire affectueux et répondis-je :

- évidemment que je vais t’aider.

J’avais parlé d’une voix plutôt basse, mais suffisamment élevé pour qu’elle entende. Je me suis surpris avec cette réponse, et je pense qu’elle aussi sera surprise, mais je maintenais tout de même un air habituel, afin d’avoir l’air le moins troublé possible. En effet, ce qu’il se passe dans mon cerveau me troublais de plus en plus. Et malgré mes efforts pour le cacher, il est possible qu’elle commence à s’en rendre compte.
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Lesley Amilton
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Mer 11 Nov - 20:19
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Après un bref instant de silence, Lesley fronça les sourcils. Le stratège était-il entrain… d’hésiter ? Pour elle, c’était pourtant une question simple. Factuelle. Il devait bien savoir s’il aimait et s’il tenait ou non aux gens autour de lui, ça n’était pas si compliqué.

Mais il finit bien par lui répondre qu’il ne pensait même pas que s’attacher soit une bonne chose de toute façon. Etrangement, cette réponse déçut énormément Lesley. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle avait vraiment espéré qu’il lui dise qu’il se sentait capable de s’attacher. Évidemment parce qu’elle voulait pouvoir s’imaginer que quand elle aurait surmonté son passé, elle pourrait s’attacher à quelqu’un à nouveau. Mais aussi peut-être pour une autre raison, qu’elle n’arrivait pas à expliciter totalement.

Ce n’est que quelques instants plus tard qu’elle se rendit compte que premièrement, il avait hésité, et deuxièmement, son non n’était pas aussi ferme que ce qu’il aurait pu être. Habituellement, ça aurait été le genre de détails qu’elle aurait immédiatement relevé, mais là… elle était à peu près certaine qu’il avait eu le temps de voir toutes les émotions qu’elle avait ressenties passer sur son visage avant même qu’elle ne pense à analyser un minimum sa réponse. Quand elle s’en rendit compte, elle ne put s’empêcher d’afficher un léger sourire presque espiègle. Elle ne savait même pas pourquoi ça la rendait si heureuse de voir cette incertitude, mais elle avait l’impression d’avoir remporté une petite victoire, d’avoir été soulagée d’un doute. Et ça n’avait absolument rien à voir avec ce qu’elle pouvait ou non espérer en surmontant son passé. Tout à coup, elle était coupée d’Alexy et de tous ses autres problèmes. Elle ne pensait qu’au moment présent, sans se soucier ni du passé ni du futur. Et elle avait oublié à quel point c’était agréable.

- Vraiment pas ? À personne ?

Elle le fixa un instant, toujours un petit sourire aux lèvres. Ça lui rappelait un peu la première conversation qu’elle avait eu avec lui, en plus honnête. Elle n’essayait plus de se cacher, juste de le comprendre, et de comprendre ce qui lui arrivait à elle.

Puis, d’elle-même, sans qu’il ait à lui poser la question, elle décida de se livrer. De toute façon, au point où elle en était, ça ne changerait plus grand-chose et, qui sait, peut-être qu’en en disant plus, peut-être qu’elle aussi pourrait le faire changer.

- Moi j’aimerais bien m’attacher… Juste que tous les gens que j’avais rencontrés jusqu’à présent n’en valaient absolument pas la peine et que j’avais fini par penser que dans le fond, personne n’en valait la peine.

Elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle avait parlé comme si son constat n’était plus d’actualité. Sa langue avait simplement dû fourcher… ça ne voulait rien dire. Elle s'empressa de se corriger.

Sa réponse lui fit pousser un dernier soupir de soulagement mêlé de gratitude. Elle ne savait pas exprimer à quel point elle était reconnaissante envers le stratège.

- Merci. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans ton aide.


Lesley Amilton
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Mer 25 Nov - 16:40

Takar
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Lesley
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Aidez moi

Pendant un instant, elle semblait… déçue. Déçue de ma réponse, sans-doute. Elle espérait sans-doute pouvoir s’attacher de nouveau aux gens, et je venais peut-être de chambouler tous ses espoirs. Mais alors que je pensais ça, son regard avait changé. Tout d’un coup, son visage s’était éclaircit, comme si elle venait de prendre conscience de quelque chose, et que visiblement, ça lui faisait plaisir. Maintenant, la question était de savoir quoi ? Qu’est-ce qui pouvait bien avoir rendu à ce visage déçu, un léger sourire ?

Peut-être avait-elle compris qu’elle n’avait tout simplement pas besoin de s’attacher aux gens, et que ça la rassurait. Mais étrangement, cette hypothèse me déplaisait. Pourtant, j’étais le premier à dire qu’il ne fallait pas s’attacher aux gens. Alors pourquoi est-ce que cela me dérange qu’elle puisse penser ne pas avoir besoin de s’attacher ? Impossible de l’expliquer. Mais de toute façon, cette hypothèse était bancale, elle aurait très bien pu penser à tout autre chose. D’ailleurs, la question qu’elle me posa venait invalider mon hypothèse.

D’une façon, j’étais content de comprendre que j’avais fais fausse route. Un soulagement que je n’arrivais toujours pas à expliquer. À moins que je ne veuille tout simplement pas me l’expliquer. Je compris avec ça question qu’elle avait remarqué mon hésitation. Je le savais, mon « non » n’était pas assez catégorique. Et mon hésitation n’avait fait qu’apporter le doute à cette situation. Je devais absolument réparer ça. Mais alors que je souhaitais répondre, lui dire que non, je ne m’était attaché à absolument personne, j’hésitais de nouveau. Je restais là, sans rien dire, alors qu’elle enchaînait finalement sur une confession. Elle venait de se livrer sans même que j’ai eu à creuser. Décidément, c’était vraiment différent de notre première rencontre. Comment se faisait-il que l’on parviennent à se livrer autant ?

Ce qu’elle disait, je le comprenais. Ne jamais avoir rencontré qui que ce soit qui en vaille la peine. Et pourtant, elle semblait parler d’un passé révolu. Elle semblait également dans le doute. Et cela ne faisait qu’augmenter les miens.

"Vraiment pas ? À personne ?"

Cette question à laquelle je n’avais toujours pas répondu me travaillais beaucoup trop. Il était temps d’y répondre mais… étrangement… la réponse qui me semblait pourtant si évidente me paraît maintenant plus flou. Alors le doute que j’ai formulé quelques instants plutôt refit surface. Peut-être que finalement, je m’étais plus attaché que je ne voulais l’admettre.

- Oui peut-être…

À force de réfléchir si intensément, j’avais fini par réfléchir à voix haute. Une erreur de débutant… Bon, certes, j’avais parler à voix basse, mais elle avait sans-doute entendu, alors je ne pouvait pas prendre le risque que ce soit mal interprété, je n’avais plus le choix, je devait répondre avec plus d’honnêteté. Surtout envers moi-même. Alors je plongea mon regard dans le sien et lui répondis-je.

- Si, peut-être que j’ai pu m’attacher à quelqu’un… Peut-être que j’ai finalement trouvé quelqu’un qui en valait la peine.

Mon regard n’avait sans-doute plus rien du regard que je tenais habituellement aux gens. Cette fois, je crois que mon regard était emplit de doutes. Des doutes d’avantage sur moi que sur elle. Et au fond de moi, j’espérais qu’elle s’en rende compte, et je n’en doutais pas. Cette fois, je ne me suis même pas interrogé sur les raisons qui m’avait poussé à en dire autant, car la réponse m’apparaissait de plus en plus comme une évidence.

- Et toi ? Tu n’as donc jamais trouvé quelqu’un qui en vaille la peine ?

J’attendais ça réponse avec une pointe d’espoir, bien que je ne puisse expliquer cette espoir. D’ailleurs, je ne cherchais même plus à le comprendre. Pour la première fois depuis longtemps, je m’exprimer sans avoir au préalablement calculé chacune de mes actions ni chacune de mes paroles. Et étrangement, ça ne me dérangeais pas tant que ça.

Elle m’avait ensuite remercié en me tutoyant. Je n’aime pas vraiment être tutoyé, mais pour cette fois, en vue des circonstances, je préféré resté mué à ce propos. J’acceptais presque ce tutoiement.
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Lesley Amilton
Lesley Amilton
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Lun 7 Déc - 22:50
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Lesley fixait intensément le visage du stratège, essayant de deviner ce à quoi il pouvait bien être en train de penser. C’était ce qui l’avait intriguée au début, ce visage impassible… Pourtant, il exprimait là beaucoup plus de choses que la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Mais même maintenant, alors qu’elle savait précisément à quoi il réfléchissait et qu’elle pensait pouvoir deviner les émotions qu’il ressentait, elle n’osait qu’à moitié s’avancer sur son raisonnement. Même si elle avait tendance à l’oublier, elle ne le connaissait pas si bien que ça, même si elle avait l’impression de pouvoir lui faire totalement confiance.

Si elle ne voulait pas essayer de deviner ce à quoi il pensait précisément, c’était autant parce qu’elle avait peur de se tromper et de tomber à côté, que par respect. Elle avait conscience que ce à quoi il réfléchissait était très personnel et, alors qu’elle n’avait aucun scrupule à décortiquer le mode de fonctionnement de tous les gens qui l’entouraient, elle refusait de se prêter à ce jeu-là avec Takar. Elle ne voulait pas le prendre comme un énième pantin à manipuler, juste un peu plus résistant que les autres.

Pourtant, ça ne la dérangeait absolument pas que, lui, il essaye de décortiquer sa pensée. Tout simplement parce qu’elle se doutait que, là où elle était devenue froide et manipulatrice avec le temps, il avait toujours eu un côté plus calculateur. Elle ne comptait pas devenir une cruche qui ne réfléchit pas 30 secondes avant de l’ouvrir, mais elle avait tout de même un côté spontané. Peut-être qu’elle se trompait, mais elle pensait que, chez Takar, cette analyse des autres était plus inhérente à sa personnalité. Elle n’allait pas lui demander de changer simplement parce qu’elle l’avait décidé. Ça serait débile. Et puis, c’était en partie pour cette capacité d’analyse qu’elle l’admirait autant.

En tout cas, visiblement, sa question semblait travailler le stratège. Elle eut un petit sourire satisfait. Elle avait bien fait d’insister. Elle n’était pas spécialement la mieux placée pour en parler, mais pour ce genre de choses, mieux valait affronter ce que l’on ressentait que de tout ignorer jusqu’à ce que ça nous explose à la figure.

Pourtant la réponse du stratège effaça tout sourire de son visage et elle reprit une mine plus sérieuse. Elle ne s’était pas attendue à ça. Au niveau de ce qu’il avait dit, elle s’en était doutée, c’était évident. Mais son regard… Elle le fixa dans les yeux pendant un instant.

En insistant, elle ne s’était pas attendue à mettre autant de doute dans les yeux de Takar. Elle croyait qu’il se rendrait compte de quelque chose qu’il savait déjà plus ou moins inconsciemment, pas que ça l'ébranlerait autant. C’est presque si elle se sentait un peu coupable d’avoir infligé à Takar ce genre de remise en question. Pourtant, c’était probablement pour le mieux, non ?

Elle garda le silence un moment, réfléchissant d’abord à la réponse du stratège, puis à sa question. Sans même qu’elle s’en rende compte, un petit sourire apparut sur son visage. Discrêt. Il n’était pas le signe d’une joie momentanée, mais plutôt quelque chose de plus… diffus. Durable. Elle ne saurait pas trop l'expliquer. C’était plus profond qu’un simple amusement ponctuel.

Patiemment, elle passa en revue ce qu’il s’était passé depuis qu’elle avait croisé Alexy, le tout le regard toujours plongé dans celui de Takar. Franchement, elle espérait que ce long silence ne lui poserait pas de problème. Pour sa part, elle trouvait que parfois, il valait mieux se taire et réfléchir.

C’est donc ce qu’elle fit. Elle repensa à tout ce qui s’était passé dernièrement, avec un peu plus de calme que quand elle était entrée dans ce bureau. Elle se doutait que cette paix n’était que passagère, donc elle la savourait tant qu’elle y avait accès. Elle repensa à sa conversation avec le stratège. Plus elle réfléchissait, plus son regard se faisait intense.

- Si… je pense que j’ai trouvé quelqu’un. Maintenant reste à voir si cette personne trouve que j’en vaux la peine.

Son regard ne trompait pas sur l’identité de la personne dont elle parlait. D’une subtilité… Elle n’avait pas l’habitude d’être aussi franche, spécialement à propos de ce qu’elle pensait des gens. Mais ils avaient assez tourné autour du pot. Elle voulait être sûre.


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Sam 12 Déc - 15:17

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Aidez moi

Suite à ma question, il y eut un long silence. Je ne serais pas dire le temps exact qu’il a duré. Peut-être que peu de temps s’est écoulé pendant cet instant, mais il s’agissait tout de même d’un long silence. Ce n’était pas un silence pesant ni dérangeant d’une quelconque autre manière. Non, C’était un silence soulageant et intéressant.

Soulageant car, depuis le début de cette discussion, à aucun moment, nous n’avions pris le temps de nous poser tranquillement, sans rien dire. Juste, penser… Penser a cette succession d’événement qui nous avez conduit là. Intéressant car pendant ce silence, de nombreuses pensées nous ont traversé l’esprit. Et la plupart d’entre elles se sont sans-doute vue sur nos visages. Plusieurs fois je l’ai vue changer d’expression pendant ce temps. Un premier sourire, plutôt court. Quelque chose qui ressemblé à une simple satisfaction rapidement interrompue par une autre réflexion. Et puis, un deuxième, plus léger, plus subtile.

Ce silence aurait pu me déranger, moi qui venait de poser une question emplie de sous-entendus et qui mettais beaucoup d’espoir dans la réponse qu’elle me donnerait. Mais non. Ce silence m’avais permis de réfléchir intensément. D’abord sur moi. Pourquoi ? Comment ce faisait-il que je me sois livré à ce point en si peu de temps, alors que je ne l’avais jamais fait en plusieurs années. Maintenant, grâce à cette réflexion, la réponse à cette question était clair.

À aucun moment pendant ce laps de temps, nos regards se sont perdu de vue. Au contraire, plus le temps passé, plus ce regard s’intensifiait. Un regard plein d’émotions, de sentiments… Un regard que je n’avais jamais vue, ni chez elle, ni chez personne d’autre d’ailleurs. Comme quoi parfois, un simple regard peut en dire beaucoup plus que de simples mots. À force de me cacher derrière une expression d’une neutralité absolue, j’en avais oublié cette réalité. J’en avais oublié mes émotions, mes sentiments. En fait, j’en avais simplement oublié, que j’étais humain malgré ce que je pouvais dire sur eux.

Au bout de quelques secondes, quelques minutes, ou peut-être plus, elle ouvrit finalement la bouche et répondit à ma question. Une réponse qui m’aurait surpris quelques instants auparavant, peut-être même bouleversé. Une réponse qui aurait suscité en moi, une réaction que je n’aurais pas comprise. Mais maintenant, cette réponse ne me surprenais pas. C’est à peu près ce à quoi je m’attendais. Elle ne me surprenait pas, mais elle suscitait belle et bien une réaction chez moi, une réaction qui ne me surprenais pas non plus d’ailleurs et que je ne cherchais pas à cacher. Je souris. Pour la première fois depuis si longtemps, il s’agissait d’un vrai sourire, sans sous-entendu, sans but précis. Juste un sourire simple, honnête. Et ça faisait du bien.

Il n’y avait pas besoin d’être un grand stratège pour comprendre de qui elle parlait. Et il était temps d’être honnête avec nous même, ce qu’elle avait commencé à faire. Alors je ne tournerais pas autour du pot non plus.

- Il serait franchement, le plus grand des imbéciles si il pensait que tu n’en valais pas la peine…

Au moment de prononcer ces mots, j’entendais mon cœur battre la chamade dans ma poitrine. Chose qui ne m’étais pas arrivé non plus depuis bien longtemps…
Takar Euphaïstace
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Lesley Amilton
Lesley Amilton
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Dim 13 Déc - 11:25
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Quand elle eut enfin parlé, après un long silence, elle se sentit comme libéré. Certes, ce silence, bien que mouvementé, n’avait absolument pas été désagréable. Seulement maintenant qu’elle avait parlé, c’était fait. Elle avait dit tout ce qu’elle avait à dire.

Maintenant que c’était fait, elle n’avait plus rien à cacher, à peu de choses près. Elle avait l’impression que ces simples mots avaient brisé la solitude dans laquelle elle s’était enfermée depuis si longtemps. Maintenant, elle n'était plus seule.

Devant le sourire du stratège, elle sentit, l’espace d’un instant, ses vieux réflexes remonter. Elle prit une grande inspiration et se força à ne pas se réfugier dans un de ses masques habituels. Ça avait l’air tellement plus facile de jouer la comédie que d’être honnête. Mais elle ne devait pas se laisser aller à ça. Elle n’était pas arrivée aussi loin pour retomber là dedans.

Elle observa encore Takar un instant, histoire de se rappeler pourquoi elle faisait tous ces efforts. Et pour se souvenir que ce n’était pas juste n’importe quel sourire, comme tous ceux qu’on lui adressait toute la journée. C’était un sourire honnête. Et de Takar, de personne d’autre. Elle ne devait pas oublier tout ce que ça changeait, par rapport aux autres.

Donc avec un court décalage, qu’elle espérait que Takar ne remarquerait pas, ou alors interpréterait bien, elle lui rendit ce sourire tout à fait honnête. Elle se rendait compte de tout ce que ça devait représenter pour le stratège.

Les paroles de Takar, même si elles ne la surprient pas exactement, lui firent tout de même clairement quelque chose. Elle aurait cru qu’elle ne saurait pas comment réagir, en tout cas pas honnêtement, et pendant un court instant ce fut le cas. Mais très vite, elle sut assez naturellement quoi faire.

Ça pourrait être débile, mais maintenant qu’il avait dit ça, elle n’avait plus l’impression qu’elle devait se surveiller, pour éviter d’être ridicule, de paraître idiote ou autre. Elle lui adressa donc un autre sourire, puis se leva de la chaise où elle était assise.

C’était une réaction totalement spontanée. Elle ne se posa pas la question de savoir si ça le mettrait ou non mal à l’aise, s’il la rejetterait ou non,... Pour ainsi dire, elle ne se posa aucune question. Elle enroula juste ses bras autour de Takar et se blottit contre lui.

Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas fait un câlin. Elle prit une grande inspiration, appréciant l’odeur raffinée du stratège. Tiens, il sentait exactement comme elle s’y serait attendue. Comme un sous-bois frais, en automne. Où on irait pour se balader ou cueillir des champignons.

Pour être honnête, elle ne lui laissa pas vraiment l’occasion de la repousser. Elle blottit son visage dans son cou et, seulement une fois là, elle s'immobilisa, laissant au stratège le choix de la repousser ou non. Peut-être qu’elle allait trop vite, c’était bien possible.


Lesley Amilton
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Takar Euphaïstace
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Sam 19 Déc - 10:28

Takar
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Lesley
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Aidez moi

Beaucoup de choses étaient en train de changer. Je passait de mon éternel solitude, dans laquelle, je me complaisais, à une relation beaucoup plus forte. Alors qu’il y a quelques instants, je détestait à peu près tout les humains, je me mettais à éprouver des sentiments. Tout ces changements allez très vite, mais cela ne me déplaisait pas absolument. Tout ces changements étaient très soudains, et mon cerveau avait un peu de mal à les suivre, mais mon cœur lui, il suivait bien. Et à cet instant, c’était ça qui comptait.

Elle me rendit un sourire avec autant de sincérité que le mien. Et pour moi, cela signifiait beaucoup de choses. D’abord, les masques étaient enfin tombé, que ce soit pour elle, ou pour moi. Es-ce que c’était là, une marque de confiance ? Sans-doute. Mais je ne pensais pas qu’un jour, cela arrive. Pour moi, il a toujours était évident qu’il fallait se méfier des gens comme de la peste. Mais cette fois, je faisait confiance naturellement. C’était arrivé si vite, mais encore une fois, ce n’était pas désagréable.


Je sentais que mes paroles lui avaient fait quelque chose. Après tout, maintenant les masques tombé, il était très facile de lire en elle, ou même en moi d’ailleurs. Mais ce que je n’avais absolument pas anticipé, absolument pas imaginé, ce fut sa réaction. Évidemment, je m’attendais à une réaction ? À une réaction verbale, avec des mots. Mais tout c’est passé très rapidement et elle était venir se blottir contre moi avant même que j’ai le temps de réagir.

Ça allait très vite, c’est vrai. D’ailleurs, sur le moment, je ne savais pas comment réagir. Mon cerveau, qui s’était toujours méfié des gens, me disait que ça allait trop vite et que je devais reprendre une certaine distance. Mais, à l’inverse, mon cœur s’y opposait et souhaité aller plus loin dans cette relation. Et c’est le second qui l’emporta.

J’enroulai également mes bras autour d’elle et partageais se câlin. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas connu ça. Et je pensais ne jamais en faire de nouveau. J’entendais son cœur battre, je ressentais sa respiration à travers sa poitrine, sa respiration contre mon cou. Et cette chaleur… Je ne pensais pas en ressentir une pareil un jour. Je savourais chaque instant, chaque seconde. Je ne pensais même plus à la suite, j’étais définitivement dans le présent. Et ça faisait du bien de lâcher prise, d’arrêter de penser au futur, comme je le faisait à chaque instant. Le stratège était alors déconnecté. J’étais de nouveau, un simple humain qui vivait au jour le jour et qui savourait le présent.

Je me rappela notre première rencontre, dans cet amphithéâtre. Elle avait besoin d’aide, je l’avais tout de suite remarqué, même si elle refusait de l’admettre. Et, il est vrai que je pense l’avoir aidé, mais ça n’a pas été à sens unique. Elle m’a beaucoup aidé également. Je m’en rend compte maintenant.

Le temps s’était arrêté, le monde avait arrêté de tourner et les gens avaient tous disparu. Dans ma conscience, il n’existait plus qu’elle et moi. Tout le reste n’avait plus aucune importance. Depuis combien de temps durait ce câlin ? Aucune idée. En revanche, ce dont j’étais sûr, c’est d’avoir bien pris conscience de la véritable nature de mes sentiments et je ne voulais plus les garder pour moi. Alors je lui susurra dans l’oreille

- Je t’aime.

Ces mots que je n’avais jamais dit depuis si longtemps… ça me fit un bien fou de les prononcer.
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Lesley Amilton
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Sam 9 Jan - 17:57
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Lesley n'avait absolument aucune idée de combien de temps elle passa immobile, à juste apprécier le moment. Elle avait ressenti un soulagement intense en sentant les bras de Takar se refermer autour d’elle. Il ne l’avait pas repoussée… Elle n’aurait même pas pensé que ça serait possible de vivre un instant comme celui-ci.

Après ça, elle avait tout simplement arrêté de bouger. Elle n’avait aucune idée de la durée qui s’était écoulée, elle était juste concentrée sur l’instant présent, pour une fois. Pour une fois aussi, elle ne réfléchissait pas. Elle n’était pas occupée à essayer de comprendre ce qu’il se passait dans la tête de Takar, ce qu’elle devrait faire, ou ce qui avait poussé le stratège à l’accepter. Elle était juste focalisée sur les sensations qu’elle ressentait, et sur le fait de savourer l’instant. Ou plus précisément, c’était comme si elle se refusait à penser, de peur que la réflexion l’empêche de continuer à ressentir l’émotion qu’elle ressentait.

Elle aurait pu rester comme ça presque indéfiniment. Enfin, elle n’était plus perdue. Elle n’avait plus peur. Elle savait que, si elle avait besoin d’aide, elle aurait quelqu’un à qui demander. Elle était en sécurité.

Mais au bout d’un moment, elle sentit Takar bouger et lui chuchoter des mots dans l’oreille. Tout d’abord, elle ne les comprit pas vraiment. Comme si son cerveau n’arrivait pas à saisir le sens des sons qu’il avait perçu. Donc pendant un instant elle ne réagit pas, le temps de réaliser ce qu’il venait de lui dire.

Puis tout à coup, le sens de ces mots la frappa, et elle se crispa tout à coup. Pourquoi est-ce qu’il lui disait ça ? Il y avait quelque chose qui n’allait pas, ce n’était pas possible… ça n’avait aucun sens.

-  Mais… non.

Elle n’avait fait que chuchoter. Probablement pour la première fois depuis qu’elle était arrivée dans ce bureau, sa voix était calme et posée, tout à fait rationnelle. Les trois mots qu’avait prononcés Takar dans son oreille lui avaient fait l’effet d’une douche froide. Il fallait qu’elle se reprenne.

Si elle en était à ressentir ce qu’elle avait ressenti, à ce dire que c’était une bonne chose d’arrêter de penser et à faire dire ce genre de choses à une personne aussi rationnelle qu’elle, c’était qu’il y avait un problème.

Rapidement, elle se dégagea des bras de Takar et s'éloigna de lui. Il fallait qu’elle se concentre, et surtout que tout ça s’arrête.

-  Tu ne m’aimes pas. Tu ne me connais pas.

Sa voix était tout ce qu’il y a de plus posée et rationnelle, mais il y avait un autre élément qu’elle tentait de cacher. Elle serra les poings pour éviter de montrer que ses mains tremblaient.

Pour être honnête, elle avait peur. Horriblement peur. Tout allait trop vite. Elle était perdue. Elle ne savait pas quoi faire, et elle n’avait aucune idée de dans quoi elle était en train de s’embarquer. Elle ne savait pas à quoi s’attendre, et ça la terrifiait.

En plus, ça ne pouvait pas être un bon moment pour les incertitudes. Elle n’était pas dans son état normal. Sa vie était littéralement en train de s’effondrer. Elle ne pouvait pas risquer de s’ajouter encore un sujet d’incertitude.

Plus elle y réfléchissait, plus elle avait peur. Comment est-ce qu’il avait réussi à lui faire penser, ne serait-ce qu’une seule seconde, que c’était une bonne idée ? Elle aurait dû se méfier plus. C’était comme la première fois qu’ils avaient discuté. Ce Takar était dangereux pour elle. Elle ne savait pas s’il le faisait exprès, mais il réussissait à l’empêcher de réfléchir, et ça ne pouvait pas être une bonne chose.


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Takar Euphaïstace
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Sam 16 Jan - 10:20

Takar
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Lesley
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Aidez moi

J’avais enfin dit ce que j’avais sur le cœur. Pour la première fois depuis longtemps, j’avais parlé de ce que je ressentais. Je m’en sentais libéré. Je pensais pas que le fait de parlé aurait pu un jour , me faire autant de bien. Maintenant, j’avais quelqu’un à qui je pouvais parler, voir même me confier. Du moins, c’est ce que je pensais. J’y avais cru jusqu’à cet instant.

Ce que j’avais été bête… Comment avais-je pu penser que je pourrais me confier à quelqu’un ? L’être humain est stupide, prétentieux, ignoble… Jamais au grand jamais je ne devrais refaire confiance à qui que ce soit, je me l’étais promis. Je n’avais pas contrôlé mais sentiment et j’en avais payé le prix fort, encore une fois. Elle avait parasité mais analyse. J’avais regardé la situation avec un regard beaucoup trop subjectif, mais analyses avait été faussée par mes sentiments. Comment ais-je pu en arriver là…

- Ce que je suis con…

J’avais chuchoté, mais elle avait entendu, j’en étais certain. Le pire dans tout ça, c’est que j’avais espéré. Je pensais enfin voir un humain qui sortait du lot, quelqu’un de bien sur cette terre pourrie par l’humanité. Mais l’espoir est un véritable poison. À forte dose, il en est même mortel. Et j’avais trop espéré, ma déception s’en fit que plus forte. J’avais réitéré mes erreurs du passé. Je recula également de quelques pas, la tête regardant le sol froid. J’étais décidé à lui demander d’oublier tout ça et de s’en aller. Je ne pense même pas à avoir à préciser de ne plus revenir, ça m’étonnerait qu’elle veuille revenir de toute façon.

- Je te prie d’oubl…

Je me stoppa net. Je n’y arrivais pas. Quelque chose me bloquait, m’empêchait de parlait de toute ses forces. Il m’interdisait de sortir le moindre mot supplémentaire, il bloquait mes cordes vocales. Mais qu’es-ce que ça pouvait bien être ? Une seule possibilité, la part de moi qui aime Lesley était toujours trop présente. Je ne l’avais pas encore chassée assez loin dans mon cerveau.

Je remonta la tête pour la regarder, elle été redevenue si calme, comme au premier jour. Elle avait remis son masque. Mais j’avais vu ce qu’il y avait en dessous, et une part de moi ne pouvait se résigner à ne plus voir que ce masque froid sur son visage. Une part de moi voulait rattraper les choses, l’empêcher de partir, la retenir. Et après tout, peut-être était-elle simplement perdue ? Peut-être que j’avais été trop vite… Si ce n’était que ça, il suffisait de… Et voilà que je recommence… Je dois juste lui demander de partir, c’est tout ! J’ouvris la bouche déterminé à lui demander de partir, mais…

- Le peu que je connais sur toi m’a suffit pour t’aimer, alors j’avais hâte de découvrir le reste…

Décidément, il semblerait que je sois totalement incapable de la laisser partir. Mon corps avait déjà abandonné l’idée de lui demander de partir, de l’oublier. Seul une partie de mon cerveau le demandais. Et quelque part, si je lui cédais, cela voudrais dire que je n’ai probablement pas autant bien tourner la page sur mon passé que je le prétendais. Alors, je vais essayé une dernière fois, dernière tentative désespérée. Mais je risque de tomber d’encore plus haut…

- Non… je reformule : J’ai hâte de découvrir le reste. Maintenant, si ce n’est pas réciproque, si tu ne ressens absolument rien de ton côté, si tu as juste envie de t’en aller et de m’oublier, je l’accepterais, si tu me dis que tes sentiments ne sont vraiment pas réciproques aux miens. Mais j’en doute fort d’après ce que tu m’as montré…

Mon cœur battait la chamade, mais pas vraiment pour les même raison qu’il y a quelques minutes. Là, c’est simplement du stress. Pourrait-elle me dire ce que je ne peux pas lui dire ? Arriverait-elle à faire une croix sur ce qu’il s’est passé il y a quelques minutes et partir pour ne plus jamais revenir ? J’osais espérer que non, mais l’espoir n’est qu’un poison.
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Lesley Amilton
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Mar 30 Mar - 19:12
Aidez moi...ft. Takar Euphaïstace

Lesley essayait de rester calme, prenant des grandes inspirations et tentant de focaliser son esprit sur des choses rationnelles. Il fallait qu’elle arrête de ressentir et qu’elle réussisse à réfléchir. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait.

Elle pouvait entendre les battements de son cœur dans ses oreilles. Sans même s’en rendre compte, elle serra légèrement les poings juste pour cacher le fait qu’elle tremblait. Pour la première fois depuis… depuis Alexy probablement, il se passait des choses à l’intérieur de son propre esprit qu’elle ne pouvait pas contrôler. Une forme de tourbillon de… quelque chose, qui l’empêchait totalement de réfléchir.

D’un côté, cette espèce de masse inconnue la poussait à se blottir à nouveau dans les bras de Takar, et peut-être même à lui répondre ces fameux quatres mots que, comme n’importe qui dans la même situation, il attendait tant. “Je t’aime aussi”. Cette simple phrase lui brûlait les lèvres, et cette force incontrôlable la pressait à les prononcer à voix haute.

Mais de l’autre côté, son esprit était plus que sceptique. Tout ça, c’était une idée mauvaise au possible, et ce pour une flopée de différentes raisons.

Déjà parce que ce truc changeant et échappant à sa volonté ne pouvait pas être une bonne chose. Pour être plus précis, ça ne pouvait pas être autre chose qu’un danger. Si elle ne comprenait plus ce qu’il se passait à l’intérieur d’elle-même, comment pourrait-elle ne serait-ce qu’espérer comprendre et contrôler ce qu’il se passait autour d’elle ? Il fallait absolument qu’elle trouve un moyen de se distancier de cette chose.

Ensuite parce que toute cette relation ne pouvait pas être autre chose qu’une menace pour elle. Elle avait laissé tomber sa garde, et ça avait été une erreur. Maintenant, même si Takar disait qu’il ne la connaissait pas, il en savait déjà beaucoup trop. Il avait trop d’informations sur elle, comment elle pensait, ce qu’elle avait vécu et ce qu’elle espérait pour l’avenir. Avec toutes ces informations, il pourrait beaucoup trop facilement lui faire mal, ce n’était pas un risque qu’elle voulait courir.

Mais même si la chose rationnelle à faire était évidente, elle n’arrivait pas à dire clairement, à voix haute “non, je ne t’aime pas”. Ça serait la meilleure solution, mais les mots ne parvenaient pas à franchir ses lèvres. Pendant un moment elle resta là, imobile, à fixer Takar sans rien faire. Elle tentait de cacher au mieux ses délibérations intérieures, mais la fatigue, le stress et la situation en général ne l’aidaient franchement pas dans ce sens.

Puis au bout d’un certain temps, elle se résolut à dire la phrase qui lui faisait probablement le plus peur.

- Je ne sais pas

Une fois ça dit, elle sentit comme un poids s’enlever de sa poitrine et tous ses muscles se détendre. Elle ne savait pas ce qu’il se passait, et ça faisait du bien de l’admettre.

Elle n’était pas en train de demander de l’aide à Takar, pas cette fois. Elle ne la refuserait pas s’il la lui proposait, mais là c’était plus important pour elle de juste admettre qu’elle ne savait pas, tout simplement.

- C’est… c’est pas trop grave ?


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Takar Euphaïstace
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Ven 23 Avr - 11:11

Takar
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Lesley
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Aidez moi

J’attendais… L’attente était pour moi, dans cette situation, la pire des tortures. Bah ! Ça doit être le karma pour le mal que j’ai fais avec plaisir. Lesley était quelqu’un qui avait déjà bien bouleversé ma vie. Si elle venait à s’éloigner, j’en apprendrais beaucoup de cette histoire. Plus aucune confiance aux autres, plus rien ! Si elle venait finalement à se rapprocher comme elle était en train de le faire il y a quelques minutes, je gagnerais un être chère à mes côtés. Dans les deux cas, la situation m’était bénéfique. C’est ce que je me répétais continuellement pour appréhender le pire. Bien qu’en vérité, l’une des deux possibilité me plaisait d’avantage à deux milles pourcents.

Après un long moment d’attente, un moment qui me parut durer une éternité, elle prononça c’est quatre mots… « Je ne sais pas ». La pire réponse que je puisse entendre. Dans tout les cas énoncés précédemment, cette situation était la seule qui ne me conférait aucun avantage. Non… ça c’est ce que le stratège dirait, mais aujourd’hui, je ne suis pas cette homme alors reformulons… Cette situation me laissait donc dans l’attente et le stress. Il était vrai que je la connaissait plutôt bien. Je commence à comprendre ça façon de fonctionner, de réfléchir. Je sais exactement ce qui la à me repousser, mais je suis également certain qu’autre chose la pousse dans le sens contraire. Sinon, elle n’hésiterait pas ainsi.

Elle était sincère avec moi. Cela faisait un certain temps qu’elle était sincère avec moi, car en quelques sortes, cela fait longtemps que l’on a passé le stade des réponses fourbe et pleine de sous-entendu. Nous étions arrivé à un stade ou parler de nos vie sincèrement n’était presque plus un problème entre nous. Et le fait qu’elle me parle encore sincèrement maintenant, me montre que nous ne sommes pas tout à fait revenu en arrière. Son masque n’est pas si remit que ça, je vois encore à travers, alors il y a encore de l’espoir. À défaut de me libérer du stress de l’attente, cette réponse m’avait au moins rassuré sur ce point.

- Il n’y a rien de grave à cela. Je comprend exactement ce qui te freine, ce qui te bloque. Et cela m’a également bloqué, j’étais sur le point de te demander de m’oublier tout à l’heure. C’est ce que tu souhaiterais ? Non je ne crois pas.


Ce que j’avais sentis tout-à-l’heure me suffisais pour dire que ses sentiments étaient réciproques. Il me fallait juste l’aider à chasser ce qui la poussait à me repousser. Pour moi, cela c’est fait tout seul, sans-doute parce que je suis parvenu, plus ou moins, à tourner la page sur mes problèmes d’antan. Mais j’appréhende quand même. J’ai peur de fausser toutes mes analyses, de ne plus aussi bien réfléchir qu’avant, de me tromper. Mais, nous seront deux.

- Non ce n’est pas grave, tu es juste partagé entre ton cerveau et ton cœur. Tu as peur que ce sentiment vienne obstruer tes réflexions, vienne les parasiter avec de la subjectivité, vienne nuire à ton cerveau. Tu as donc très certainement peur que je vienne nuire à ton cerveau, et même à ta vie. Mais j’en suis sûr, tu ressens quelque chose pour moi, quelque chose qui est loin d’être anodin. Quelque chose qui te pousse à suivre ton cœur. Mais malgré tout, tu résistes, chose que je n’ai pas faite. Pourquoi ? Parce que je me suis dit que nous étions deux. Nous allons vivre ça à deux. Tes réflexions ne sont pas les seules qui seront parasités, les miennes également. Mais si justement, dans un moment de doute, on pouvait s’appuyer l’un sur l’autre, je suis certain que ce problème n’en serait plus un. J’appréhende tout autant que toi ce qui arrive, et pour les même raisons, alors… vivons ça ensemble. Lui dis-je en lui tendant ma main.

De nouveau, mon cœur battait la chamade, le refus était encore possible. Elle pourrait penser que je la manipule et fuir en courant. Mais elle pourrait aussi prendre ma main et changer nos vie à jamais.
Takar Euphaïstace
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