Syana regardait fixement à travers la fenêtre de sa nouvelle chambre. Elle était assise en tailleur, sur la chaise d’un des bureaux, qu’elle avait déplacé. Il devait y avoir eu un petit problème logistique, parce que cette pièce n’avait qu’un siège quand elle était entrée.
Honnêtement, elle n’avait pas vraiment hésité avant de se l’attribuer, au moins pour l’instant, et de le déplacer devant la vitre. Son binôme, qu’elle n’avait d’ailleurs pas encore rencontré, ne lui en voudrait probablement pas. Et s’il lui en voulait, eh bien qu’il ou elle aille se faire foutre.
Pour être face à la vitre, elle s’était positionnée dos à la porte. Donc, même si quelqu’un entrait, elle ne le probablement verrait pas. Elle n’avait même pas réfléchi au fait que ça ne ferait pas un accueil très chaleureux pour son binôme, trop occupée qu’elle était à se perdre dans ses pensées.
Elle était plutôt impatiente de rencontrer la personne avec qui elle partagerait sa nouvelle chambre. Elle n’avait reçu presque aucune information sur l’inconnu, à part évidemment que ça serait comme elle un ou une futur omni. Ça leur ferait au moins un point commun.
Mais, malgré sa curiosité, ce n’était pas du tout ce qui occupait son esprit à l’instant. Pour être honnête, un peu trop de choses différentes vagabondaient dans sa tête, et elle n’était même pas certaine que tout ce à quoi elle réfléchissait soit cohérent. Pourtant, un sujet prédominait largement dans sa réflexion.
Pendant qu’elle fixait simplement l’extérieur depuis sa nouvelle chambre, ses pensées revenaient encore et encore vers son frère. Liam n’avait jamais exprimé le souhait de rejoindre l’armée, bien qu’il en soit totalement capable. Il avait toujours été plus intéressé par tout ce qui touchait au commerce plutôt qu’au combat.
Elle sourit doucement. Pour quelqu’un d’aussi passionné par le négoce, la diplomatie et les relations humaines en général, il s’y était très la pris avec elle. Il avait toujours été un mondain, mais elle s’était vite rendue compte qu’il ne la comprenait pas. Quoi qu’il en dise, il la considérait un peu comme une aberration de ce côté-là.
Pourtant, ils avaient bel et bien partagé un lien quand ils étaient petits, mais ça c’était vite estompé. Tout comme il n’aimait pas les gens comme elle, qu’il ne pouvait pas comprendre et, d’une certaine manière, manipuler, elle avait développé certaine une aversion pour son hypocrisie. Leurs parents, qui passaient leur temps à vouloir les détacher l’un de l’autre, n’avaient pas aidés.
Son départ pour l’académie avait fini de les éloigner, et si elle avait un jour profondément aimé son jumeau, elle n’était pas certaine que ce soit encore le cas. Il était comme un étranger pour elle, et elle savait qu’elle lui faisait le même effet.
Elle secoua vivement la tête. Elle savait que ce n’était pas un sujet joyeux, et elle devait éviter de se mettre de mauvaise humeur juste avant l’arrivée de son binôme. Ça serait dommage que le premier contacte soit ratté. Elle ne pût tout de même pas s’empêcher de jeter un dernier regard au message qu’il lui avait envoyé.
“Félicitation pour ton entrée à la fac ! J’espère pour toi que ça se passera bien”
Même si elle avait parfaitement conscience que ce n’était qu’un message banal comme il avait dû en envoyer des dizaines juste pour entretenir des liens ou montrer de l’intérêt, mais c’était justement ça qui la faisait tiquer. Ça devait faire au moins 2 ans qu’ils ne s’étaient pas vraiment parlés, et bien plus longtemps qu’ils avaient arrêté de chercher à établir un quelconque lien entre eux. Elle ne comprenait pas pourquoi il venait lui parler maintenant.
Elle rangea son téléphone dans sa poche, tout en secouant à nouveau la tête. Elle reprit sa contemplation de l’extérieur, se forçant à penser à autre chose. Mieux valait se focaliser sur la rentrée en question plutôt que sur un stupide message.
Concentrée qu’elle était sur sa réflexion, elle n’entendit pas la porte s’ouvrir. Elle était plus ou moins sortie de sa morosité et était de meilleure humeur, quoique peut-être un peu préoccupée. Elle était tellement plongée dans ses pensées que pour que la nouvelle venue la sorte de sa torpeur, lui parler ne serait probablement pas suffisant. Il faudrait lui mettre une main sur l’épaule ou quelque chose comme ça. Avec un peu de chance, elle ne le prendrait pas personnellement.
Syana Tsü
Invité
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Jeu 30 Juil - 3:56
Un accueil chaleureux Iris & Syana Iris était posée derrière le bâtiment du pensionnat, fumant une clope tranquillement alors qu’elle devait s’installer dans sa nouvelle chambre. Mais c’était tout elle, n’en faisant toujours qu’à sa tête et prenant un plaisir fou à désobéir aux règles. De la provocation pure et dure. Le bon côté des choses était qu’au moins elle n’était pas occupée à se battre ou faire d’autres conneries dans le genre.
Non, ce jour-là, elle était plutôt de bonne humeur, une chose bien rare d’ailleurs. Tout allait bien or mis le fait qu’elle transgressait la règle de s’installer RAPIDEMENT dans sa chambre mais ce n’était absolument rien comparé au reste. Pas de gueule de bois, pas d’embrouilles ni d’arrestation. C’était calme, trop calme même.
Ça ne tarderait sûrement pas à éclater et pour la moindre petite chose simplement par pure envie de foutre la merde là où il n’y en avait pas. Après tout, il n’y avait rien de mal à pimenter un peu sa journée, si ?
Elle jeta sa cigarette après l’avoir finie et rejointe tranquillement sa chambre. Son binôme devait sûrement déjà y être et avoir fini de s’installer depuis un bon moment, impossible autrement. Iris faisait toujours exprès d’arriver à la dernière minute, tous ses précédents binômes arrivaient avant elle, même les moins dociles ou ceux considérés comme des « délinquants » ne lui arrivaient pas à la cheville.
Les profs plaignaient l’autres personnes qui devaient supporter Iris toute l’année, voire même plus. Ils savaient bien que ce ne n’étaient pas une chose facile et espéraient juste que son mauvais comportement n’affluerait pas sur son binôme. Celle qui devait cohabiter avec elle toute l’année avait intérêt à avoir la tête dure s’il espérait pouvoir finir l’année en un seul morceau. Rien que supporter l’odeur d’alcool et de cigarette entêtante dans la chambre, en plus des soirées insécables à s’arracher la gueule. Sans passer à côté de son comportement de connasse.
Elle avait bien fait comprendre aux autorités qu’elle ne voulait pas avoir un homme comme binôme ou alors elle péterait un câble. Devoir les supporter en cours c’était une chose, mais devoir vivre avec c’en était une autre. Iris était allée jusqu’à menacer les profs s’ils la mettaient avec un homme. Ils avaient intérêt à avoir écouté sa si courtoise demande autrement, elle se ferait une joie de leur péter la gueule, après celle de son binôme.
Elle s’apprêtait à rentrer dans la chambre et de voir avec quelle jolie demoiselle elle allait devoir partager la chambre. Bonne chance, petite. Normalement, tout de devrait bien se passer, elle avait fumé avant et elle était détendue.
Elle ouvrit la porte et regarda rapidement sa piaule. Deux bureaux, deux lits, deux armoires. Plus qu’à espérer qu’il y avait assez de place pour y ranger l’alcool et les paquets de cigarettes. Il y avait aussi la jeune femme assise devant la fenêtre et…sa valise encore fermée au milieu de la pièce. Comment c’était possible de ne toujours pas être installée ? Bon, elle non plus elle ne l’était pas et elle venait tout juste d’arriver mais c’était autre chose ! Iris n'en avait juste rien à foutre. On dirait bien que son binôme était arrivé il y a seulement quelques heures.
Elle entra dans la chambre en la saluant mais celle-ci semblait être préoccupée par autre chose. Comment osait-elle l’ignorer comme ça cette petasse ? Iris détestait qu’on l’ignorait et ça la mettait très vite hors d’elle. Elle avait intérêt à lui répondre et très vite si elle espérait toujours pouvoir respirer vu la patience extraordinaire d’Iris.
- Eh oh ! Quand on est polie on réponds connasse !
Elle n’était clairement pas la mieux placée pour parler de politesse mais ça, ce n’était qu’un détail. Et puis, peut-être bien qu’Iris n’était pas l’exemple même de la gentillesse et de la politesse mais elle au moins, elle répondait quand on lui parlait.
Elle patienta un long moment (c’est-à-dire 5 secondes) sans avoir de réponse. Une simple petite chose comme ça suffisait à l’énerver. La pauvre petite ne savait pas ce qu’elle craignait en ignorant Iris.
Une rage folle s’empara de la jeune femme alors elle s’avança vers son binôme et lui retira la chaise. La jeune femme risquait d’être choquée par ce geste si vraiment, elle ne l’avait pas entendue arriver mais Iris était persuadée qu’elle l’avait simplement ignorée. Elle la regarda tomber par terre en lui jetant un regard noir.
- Et là ? Tu me remarque peut-être connasse ?
Elle regarda un peu autours d’elle et remarqua qu’en fait, il n’y avait qu’une seule chaise dans cette chambre. Et en plus cette petasse pensait pouvoir se l’approprier ? Ça n’allait sûrement pas se dérouler comme ça. Ici, c’était Iris qui décidait, que ça lui plaise ou non.
Elle prit la chaise et s’assit juste devant cette garce qui lui servait désormais de binôme.
- Trouve-toi en une autre, j’ai envie de m’asseoir salope.
Syana était toujours entrain de fixer intensément la fenêtre en se perdant dans ses pensées quand la chaise se déroba sous elle. Elle tomba sans comprendre ce qui lui arrivait.
Ce n’est qu’une fois par terre qu’elle remarqua la rousse derrière elle. Hn... pourquoi est-ce qu’elle lui avait pris son siège celle-là ? Syana n’était pas vraiment fâchée, elle voulait juste le récupérer. C’était le sien. Si la nouvelle voulait une chaise, elle n’avait qu’à s’en trouver un elle-même.
Voyant la rouquine s’assoir sur la chaise, Syana eut une petite moue agacée. Vraiment ? Avec une expression totalement neutre et sans même prendre la peine de se lever, elle attrapa la cheville de la nouvelle venue avant qu’elle n’ait eu le temps de vraiment s’installer. Elle tira d’un coup sec pour la faire glisser, poussant en même temps la chaise de son pied.
Voilà. Maintenant, elles étaient toutes les deux assises par terre. Alors, l’hybride se leva tranquillement, comme si de rien n’était, contourna l’autre jeune femme et reprit place sur la chaise.
- Tu peux t’asseoir par terre si tu y tiens
Il n’y avait qu’une petite trace de sarcasme dans sa voix. Toute petite. Probablement que l’autre jeune femme ne s’en rendrait même pas compte. Syana ? Suicidaire ? À peine.
Une fois installée, elle prit enfin le temps d’observer la jeune femme. Ça devait être sa nouvelle binôme. Elle eut un petit sourire. Vu la vue plongeante qu’elle avait sur... sur elle, l’hybride commençait à se dire qu’elle et la rouquine trouveraient probablement un moyen de s’entende malgré ces débuts difficiles. Mais bon, elle se laissait distraire là.
- je t’avais pas entendue entrer
C’était pas vraiment une excuse, mais on n’aurait jamais mieux de la part de Syana. La jeune femme n’aurait qu’à s’en contenter.
- Tu dois être ma nouvelle binôme. Je suis Syana, enchantée ! Tu t’appelles... ?
Elle agissait clairement comme si elle ne venait pas de mettre la nouvelle binôme en question par terre, et probablement de très mauvaise humeur par la même occasion. Mais bon... de son point vue, elle n’avait fait que récupérer sa chaise, rien de plus, rien de moins. Elle avait même un petit sourire aux lèvres.
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