Une matinée bruyante et sans vraiment d'intérêt. Le garçon aux cheveux blancs n'aimait pas le début de semaine, ni la fin de semaine, en fait, il ne faisait que râler. Et pourtant, après chaque dimanche, il y a un lundi… puis un mardi… et ainsi de suite. Une longue et pénible matinée, en fait, pas tant que ça, il avait juste les nerfs car hier, il n’avait pas pu rester longtemps à l’hôpital, avec les enfants. Il venait donc de sortir, en tenue d’infirmier, d’habitude, quand il prend sa pause, il enlève au moins sa blouse. Il traîne un peu dehors, sans oublier sa fidèle clope. Écrivant sur son téléphone, Aoharu marchait en direction du parc. Tiens, il avait faim. Pour une fois... Il rangea son téléphone.

- Monsieur le doc ! J’t’ai envoyé des élèves. Ils se sont encore battus.

Encore du bruit. Il hocha la tête. Arg, la plaie. Comme à son habitude, le jeune homme faisait demi-tour, il n’allait pas pouvoir dépasser sur sa pause. Donc il retournait là-bas, il éteignit sa clope avant de retourner dans l’enceinte de l’établissement. était avec ses "amis" mais il était seul en même temps. Dans une bande mais à l'écart. Son sourire toujours effacé, il se demandait ce qu’il y aurait à manger à midi, il se souvient avoir lu qu’aujourd'hui c'était purée et steak. En dessert, il allait sûrement prendre une mousse trois chocolat. C'était vraiment le seul truc qui lui donnait en vie. Mais bon, il devait manger s'il ne voulait pas mourir de faim.
Quand il revient, des garçons sont là, présents, pas vraiment amochés, mais ça se voit qu’il y a eu conflit. Enfin, à se demander, car ils sont bien agités, ils parlent même de leurs derniers ébats avec leurs copines, il y en a un qui est à part, dans son coin, il semble être triste. Ah génial, il allait devoir faire le psy ? Vivement sa mousse au chocolat. Ils les soignent, et les renvoie. Pareil pour le dépressif, malheureusement, il ne peut rien faire. Il lui refile quelques adresses et un rendez-vous avec le psychologue de l’école ; là, ce n’est pas vraiment son domaine.

Au moins quelques minutes de calme, et voilà à nouveau la clochette qui retentie.

- Je-je suis Francis Iristov, on m'a demandé de passer ici pour vérifier que je n'avais rien

Hum ? Aoharu pencha la tête, il s’est cru dans un hospice ? Haru avait une tête de médecin généraliste ? Arg, oui, c’était son boulot en fait. Parfois, on se demande pourquoi tu as choisi cette voie Haru, vraiment. Alors, le garçon au cheveux blanc l’écouta, au moins, il se présentait tout seul et il avait l’air de vouloir coopérer, c’était déjà bon signe.

- A vrai dire, je suis arrivé il y à peu. On m'a juste aiguillé vers vous, je doute de savoir encore la sortie.

Allez, il fait un peu « boulet » de service, on va gentiment s’occuper de lui, sans sourire mais au moins sans lui aboyer dessus non plus. Aoharu lui fit signe de le suivre en salle d’auscultation, il doit encore sentir la clope, pas très malin pour un infirmier.

- Déposes tes affaires sur la chaise là, et commence par enlever ton t-shirt. On va faire des examens de routine. dit-il en cherchant quelques instruments.

Tension, poids, taille, reflexes, et inspection des blessures. Même s’il avait surtout avoir l’air besoin d’un bon tranquillisant ou un bon somnifère… Aoharu allait faire doucement, s’il était nouveau, haha le pauvre, il n’était pas tombé sur la meilleure personne.

- Je vais prendre ta tension, et voir ta respiration... Ca va un peu serrer et ça risque d’être froid.

Quel médecin scolaire fait tout ça ? On voit que l’académie à un renom et ne lésine pas sur les moyens.