Elwing voulait se render utile. Alors, depuis quelque semaine, la jeune fille avait demandé si elle pouvait travailler bénévolement à l’infirmerie. Sa demande fut accepté avec beaucoup d’enthousiasme. Pour une raison que tout le monde ignore, le taux de blesser avait étrangement augmenté ces derniers temps.

Elle avait donc pris l'habitude de se rendre dans son temps libre à l'infirmerie pour aider les professionnels de la santé. Avec beaucoup de patience et de passion, on lui expliqua comment  nettoyer correctement une plaie, quel crème ou spay employer, la panser. Elle sut également quel type d'arnicas utiliser, sirop ou médicament mineur.(les autres elle ne pouvait les utiliser elle-même car elle n'était évidemment pas diplômer. Elle appris également tout un tas d'autre chose qui se mirent à la passionner. Accomplissant son petit travail de manière exemplaire.

Mais ce jour-là, l'une des infirmières s'approcha d'elle pour lui demander si elle pouvait effectuer un remplacement de sa collègue malade. Elle s'approcha de la direction pour lui demander si elle pouvait travailler la journée à l'infirmerie plutôt que d'assister au cours. Montrant également la signature de l'infirmière restante qui attesterait qu'elle serait en train de bosser et non de sécher les cours. Quand se fut accepter elle se mit au travail. Commençant par un recensement impeccable de tous les médicaments présent, notant ceux qu'il faudrait racheter, jetant ceux qui avait dépasser la date limite.

Elle conseilla également certains de ses camarades, prépara plusieurs lit pour d'autre, prépara une bassine d'eau fraiche pour une fille qui avait couru trop longtemps sous le soleil. Après cela, elle prit une petite pose. L'infirmière présente passa la tête à travers la porte, lui annonçant qu'elle sortait parce qu'un élève avait fait un malaise dehors. Elle se retrouva donc seul.

Après un moment, quelqu'un d'autre s'invita à l'infirmerie.

- En quoi puis-je t'aider ?

Elle cligna des yeux en allant à la rencontre du nouveau venu. Il était plus jeune qu'elle et il faisait la tronche. Elle l'observa longuement constant assez rapidement que le problème venait de l'un de ses poignets. Cela aurait pu venir de n'importe quoi. Un mauvais mouvement ou… une bagarre. Parce que oui, s'il y a bien une chose qu'elle avait apprise, c'est que les garçons, ça aimait se bagarre. "de vrais coq". Elle soupira intérieurement.

Il s'agissait du poignet droit. Elle devait maintenant voir s'il s'agissait que d'un poignet foulé ou s'il se l'était caché mais dans tous les cas, même une blessure superficiel l'empêcherait probablement d'écrire aujourd'hui. Il serait donc préférable qu'elle lui prépare un lit bien qu'il ne semble pas mourant.

- Pourrais-je connaitre ton nom, prénom, ta classe et la raison de ta venue, même si je crois savoir pourquoi. Après ça je ferai au mieux pour t'aider.

Le garçon lui faisait face, entièrement sur la défensive et Elwing compris qu’il semblait bien surpris de ne pas la connaitre. A croire qu’il s’agissait d’un habitué… Alors oui être un habitué des restaurants, des casinos ou même d’un lieu dehors… Mais l’infirmerie… Elwing fut donc bien surprise de ne jamais l’avoir vu ici. Peut être parce que leurs horaires ne coïncidait pas… mais alors, comment se blessait-il ? En général, ceux qui avaient un petit abonnement ici, était souvent des jeunes gens qui cherchaient des noises aux autres…

Pourtant, il était jeune pour déjà chercher les embrouilles… Et malgré ça, il avait l’air tout… mais alors tout sauf aimable. Il avait d’ailleurs pris un air agacé désabusé pour bieeeen lui faire comprendre que tout l’embêtait ici… en commençant par elle, surement. Elwing ne compris pas du tout l’origine de sa mauvaise grâce. Elle pensait des plaies physiques et non celle du cœur. Elle en était de toute façon incapable.

Une chose était certains, le garçon comptait passer ses nerfs sur elle. Bon, elle avait l’habitude. Les gens qui venaient ici, malade ou blessé se sentait obligé d’évacuer leur frustration sur ce qui leur passait sous la main.

Le jeune garçon avait marmonné qu’il s’était fait mal au poignet comme elle s’en était douté à la position de celui-ci. A première vue, s’il arrivait à parler et même à faire preuve de tant de délicatesse *tousse* dans ses paroles *tousse* c’est que rien ne devait être cassé. Il se sentit même obligé de continuer sur une petite remarque bienveillante. Elle cligna doucement de ses yeux ambrés. Elle n’avait jamais prétendu tout bien savoir…

Après sa remarque légèrement venimeuse, le garçon se résigna enfin à lui répondre. Elle nota les quelques infos sur une feuille qu’elle transmettrait plus tard à l’infirmière.

Le garçon lui tendit nonchalamment son poignet. Il semblait légèrement enflé ce qui ressemblait d’avantage à une entorse qu’un poignet cassé. Elle se rapprocha doucement et pris soigneusement le poignet dans sa main. Il y avait trois type d’entorse, bénigne, moyenne et grave… et vu l’attitude du garçon, elle écarta presque aussitôt la dernière des trois même s’il fallait rester prudent. C’était tout de même bien enflé… Mais dans tous les cas, il n’y avait pas dix milles solutions.

- Bon, va t’asseoir sur un des lits, je reviens !

Elle se retourna pour se diriger à l’arrière de la salle. Elle ouvrit le petit frigo et y sorti plusieurs glaçons. Elle rempli ainsi un petit sac qui se gorgea du froid. Elle prit également un médicament et un verre d’eau avant de rejoindre le jeune garçon.

- Ah, les entorses, c’est toujours un peu long à guérir mais dans la majorité des cas ce n’est pas bien grave ! Tend le bras je vais te mettre de la glace dessus Je t’ai pris un antalgique, c’est un peu comme un anti-inflammatoire, ça aidera pour la douleur.

Après avoir pris cet air plutôt sérieux et professionnel, elle se tut pour laisser place à la lycéenne curieuse qu’elle était.

- Tu viens souvent ici… c’est parce que tu te bagarres ? Demanda t-elle l’œil brillant.

Elle joignit ses mains, songeuse.

- J’aimerais bien parfois… savoir ne serait-ce que me défendre… Oh, non pas que j’aimerais faire preuve d’une once d’agressivité mais… toi c’est bien, on doit te prendre au sérieux… mais j’espère que tu ne te fais pas trop mal quoi que… ça me donne du boulot, à moi !

Elle lui lança un regard malicieux en lui tendant le verre d’eau pour faire passer le médicament.

Le garçon, une fois de plus, se vexa. Elle y était habitué à présent... Il ne lui avait fallut que peu de temps pour cerner une partie du garçon. Un jeune garçon qui en voulait à la vie, qui enviait ceux qui avait eu une vie plus simple... plus riche. Mais comment pouvait-on catégoriser si facilement quelqu'un sans connaitre réellement sa vie, ses problèmes, ses angoisses...

Non, décidément, elle était perdue. Elle l'entendit vaguement protester à la manière d'un enfant qui voulait être traité en adulte. Elle se retint de lui rétorquer que grandir était avant tout dans la tête.

Elle vit alors que la tête du garçon avait.. changé en quelque chose de plus méprisant. Elle ne devait pas avoir honte de ce qu'elle était. Mais ce regard perçant, ce regard sur elle qui semblait tellement dégouté. Mais celle qui se dégoutait le plus, c'était elle. Au fond, elle n'avait rien pu faire pour stopper ce climat malsain, elle qui voulait simplement vivre normalement...

Elle ne comprenait pas comment on pouvait prendre plaisir à se battre, à défier les autres puis se faire tabasser pour en garder des cicatrices... de quoi se venter! Les garçons étaient si... orgueuilleux... mais au moins, si elle avait été un homme, rien de tout cela n'aurait pu se produire. Ce qu'elle enviait à Noah, c'était son franc parlé, sa combattivité même si l'issu ne lui était pas favorable... et aussi tout simplement d'être né comme garçon.

Sa gorge se noua aux paroles presque naïve du garçon. Fière d'être noble...? Fière de quoi, d'avoir une vie tracée, dictée, dépendante et qu'elle finirait marier à un homme de cinquante ans ? Qu'elle avait été abusé, battu, que dans sa famille au sens large tout le monde était au courant mais que personne n'y voyait le moindre inconvénient ? Que juste avant son arrivé ici elle n'avait eu le droit d'avoir ni ami et encore moins une amourette. Que son père lui avait un jour acheté un gros chient pour veiller sur elle, il s'appelait Mirza. Un bon toutou fidèle et très attaché à elle... et inversément. Mais un jour, Mirza n'avait pas aboyé lorsque des intrus s'était introduit chez eux, après l'incident, son père l'avait froidement abattu. Si c'était ça une bonne vie de noble, elle rendrait tous ses cadeaux pour une vie modeste et clémente.

Le garçon continuait de lui sourire, un sourire malveillant. Apparemment la raison de sa fuite jusqu'ici ne l'interressait pas. Comme si elle comptait le lui dire... Son coeur se serra, véritablement peinée. Elle savait que cette haine ne lui était pas entièrement destinée mais ses mots étaient tranchant comme des l'âmes de rasoir et rouvrait cruellement de vieille blessure qu'elle avait voulu endormir à jamais depuis son arrivé ici.

La suite de sa phrase était tout aussi dur. Bien sûr qu'elle en avait quelque chose à faire. Parce que chaque personne trainait avec elle, de lourd fardeau qui ne s'en iront probablement jamais. Et qu'il n'était pas question d'une classe social, d'un sexe, d'un type de personne... Elle savait que la souffrance du garçon était réel mais comment pouvait-il être si égoïste en pensant qu'il était le garçon le plus malheureux du monde ?

- Tu ne sais rien de moi... tu continues de me juger sur ma simple apparence physique, tu ignores ce qui peut me choquer, ce qui m'est arrivé, ce que j'ai vécu!

En effet, elle n'avait peut-être jamais toucher à l'alcool, elle n'était jamais sorti tard le soir, elle n'avait jamais fumer, ni séché un court, encore moins chercher la bagarre, mais les adultes pathétiques, ça oui, elle connaissait bien.

- Oui, je sais très bien ce que tu vas me dire, tu en as rien à faire de ma vie... tu sais quel est ton problème ? Tu n'es qu'un égoïste qui pense que le monde tourne autour de lui et de tous ses problèmes. Mais la vérité est que tu n'es pas le seul à souffrir ou à avoir des difficultés. Mais toi tu t'en moques. C'est pour ça que tu me crois pas capable d'avoir envie d'aider les autres, parce que tu crois que je n'ai rien vécu. Parce que que le sort des autres
ne peut pas m'importer..! Je ne suis pas comme toi.

Elle ressentit une certaine rancœur remonter du plus profond de son coeur. Elle n'était pas spécialement en colère, plutôt triste et blesser. Que ce garçon, sans savoir, lui parlait d'une vie facile alors qu'elle aussi avait subi en silence. Mais ça, Noah le comprendrait jamais.

Elle savait qu'il avait souffert mais sa haine s'était dirigé sur quelqu'un qui ne lui avait jamais voulu de mal. Et maintenant. Maintenant..? Elle n'avait plus qu'à espérer refermer ses propres blessures. Celle qui était physique cicatrisait lentement et certaine n'était d'ailleurs jamais parti, mais la douleur mental ne s'estomperait jamais.

- Je pense que tu n'as plus besoin de moi. Ton poignet va guérir très vite, lui.

Elle s'était déja détournée, elle ne voulait plus lui parler... sinon elle craquerait et elle ne pouvait pas, pas maintenant qu'elle avait réussi à tout oublier.

Elle avait vu son visage. Sa colère, son amertume... il ne voulait pas voir les choses en face. peut-être avait-elle été trop loin... elle n'aurait pas dû lui parler comme ça mais les mots du garçon l'avait profondément blessé. Elle trouvait cela si injuste que, parce qu'elle était noble, ses problèmes étaient insignifiant. Alors elle souffrait seul, en silence parce qu'elle avait une vie dont tout le monde rêvait, elle n'avait plus qu'à se taire, subir les fantasmes et plaisir malsain de son paternel et ne jamais, au grand jamais laissé transparaitre les blessures qu'elle avait sur son corps et dont certaine le marquerait surement à vie.

Elle ne voulait plus le regarder. De toute façon, il n'avait plus besoin d'elle mais simplement de repos et de glace fraiche. Elle avait surement d'autre élève à aider, des élèves plus aimable... Des élèves qui ne rouvriraient pas des plaies jusque là plus discrète...

Mais alors qu'elle comptait s'en aller, le garçon attrapa son poignet à la volée d'un geste vif. Elle se retourna, très surprise et confuse. Comme si le garçon n'en avait pas fini avec elle. Toujours furieux, il semblait vouloir évacuer sa haine sur elle. Quelques instants s'écoulèrent et une étrange douleur lui traversa le bras, elle hoqueta surprise. La sensation était désagréable même si le mal était relativement peu élevé. Elle mit un temps à comprendre ce qui lui arrivait.

Le garçon lui jeta un nouveau regard mauvais, comme si elle était la source de tout son malheur. Sa phrase  lui fit ressentir un léger pincement au coeur. Il ne comprenait pas. Elle murmura doucement.

- C'est ton pouvoir que j'ai ressenti... Il est le genre de pouvoir qui peut devenir très puissant...

Avait-il voulu lui faire mal pour qu'elle ressente sa peine..? Elle lui sourit tristement.

- Pour rien au monde tu ne voudrais mes problèmes au même titre que je ne voudrais pas les tiens... Je ne peux soigné que tes blessures physiques mais les blessures du coeur mettent plus longtemps à guérir.

Elle passa une main dans ses longs cheveux brun, elle avait cru entendre des pas à l'entrée de l'infirmerie, un nouveau grand malade surement.

- N'hésite pas à revenir si ton poignet enfle ou si tu ressens une douleur intense, essaie de te ménager et fais attention à toi, Noah... je sais que tu en veux au monde entier mais ça ne vaut pas le coup de finir blesser parce que tu t'en prends à plus fort que toi...prends soin de toi et à la prochaine.

Elle lui fit un léger signe de main, ressentant encore quelque fourmillement le long de son bras où Noah avait actionné son pouvoir. Elle respira profondément pour calmer la douleur de son propre coeur et ainsi sourire sincèrement au nouveau blessé arrivé.